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Le débit des français parmi les plus mauvais d’Europe

Selon un rapport trimestriel, la France est loin derrière ses voisins européens en matière de vitesse de connexion Internet.

Les opérateurs nous promettent des centaines de mégabits par seconde (Mbps), mais là réalité est bien moins flamboyante. Selon le dernier rapport trimestriel de la société américaine Akamai, les connexions Internet françaises sont toujours à la traîne, notamment par rapport au reste de l’Europe. Sur 200 pays observés entre janvier et mars 2016, la moyenne s’élève à 6,3 Mbps. Une hausse de 23% depuis l’an dernier. La Corée du Sud domine le classement, suivie par la Norvège et la Suède. Tous dépassent les 20 Mbps. En queue de peloton, on retrouve le Venezuela avec 1,9 Mbps.

La France n’arrive pas à progresser

Mais si la fibre continue à se déployer dans l’Hexagone, nous sommes encore derrière la plupart de nos voisins. Avec une moyenne de 9,9 Mbps, la France n’arrive qu’à la 45ème place mondiale, et à la 27ème place européenne – sur 31. Seuls l’Italie, la Grèce, la Croatie et Chypre font moins bien. Déjà en retard il y a cinq ans, le débit moyen des Français a progressé de 275% entre 2011 et 2016. Une hausse moins forte que celle de l’Allemagne, des Etats-Unis, et surtout de l’Espagne et de la Norvège, qui s’envole depuis trois ans.

Par ailleurs, les moyennes de vitesses maximales de connexion sont également calculées, donnant une bonne idée des capacités des réseaux dans les différents pays. Selon ce critère, le classement est largement dominé par l’Asie avec Singapour, Hong Kong et l’Indonésie comme trio de tête. Bien loin de ces bons élèves, la France – au 61ème rang mondial – est le seul pays du Vieux Continent à être en recul (-5,1%) par rapport à la fin 2015, avec 41 Mbps. C’est deux fois moins que la Roumanie. Par ailleurs, 19% de la population française dispose toujours d’un débit inférieur à 4 Mbps (le plus mauvais chiffre européen), contre seulement 3% en Bulgarie.

Le Web mobile anglais en première place

Les vitesses de connexion sur mobile sont également analysées par Akamai. Dans ce domaine, c’est le Royaume-Uni qui s’offre la tête du classement, avec une moyenne de 27,9 Mbps. La France plafonne à 11,5 Mbps, derrière des pays comme l’Espagne ou la Slovaquie, mais loin devant les Etats-unis (5,1 Mbps). L’Algérie ferme la marche avec une vitesse moyenne de 2,2 Mbps.

Seul point positif, la France est dans le Top 10 des pays les plus avancés dans le déploiement du protocole IPv6. Avec 9,4% des connexions, la France est encore loin derrière la Belgique (36%), la Grèce, la Suisse, l’Allemagne ou le Portugal, qui ont tous passé la barre des 20%.

Ce rapport n’est pas le seul à placer la France parmi les moins efficaces en matière de vitesse de connexion. Chaque mois, le site Netflix publie son Speed Index, qui classe le temps de chargement de ses contenus selon les pays. En mai 2016, la France pointait à la 14ème place, sur les 17 pays européens où le service est accessible.

Ces performances s’expliquent principalement par le retard pris par la France dans le déploiement de la fibre optique. Comme le signale le dernier rapport trimestriel de nPerf, les abonnés ADSL/VDSL restent encore largement majoritaires. Or dans ce cadre, aucun des quatre opérateurs ne permet de dépasser les 10 Mbps en moyenne. En 2015, la France se trouvait au 28ème rang des pays équipés en fibre optique. Au premier trimestre 2016, l’Arcep dénombrait 1,585 millions d’abonnements fibre de bout en bout… sur un total de plus de 27 millions.

Source : Rapports Akamai Q1 2011, Q1 2012, Q1 2013, Q1 2014,  Q1 2015, Q1 2016

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Raphaël GRABLY