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Le Crédit Lyonnais fait le plein de téraoctets

Pour tout connaître des besoins bancaires de ses clients et pour les servir sur internet, la banque a décuplé ses capacités de stockage en cinq ans. Et ce n’est qu’un début.

Au 25e étage de la tour du Crédit Lyonnais à La Défense, Nicolas Lesage, responsable du dimensionnement et de la métrologie à la direction des services informatiques du groupe bancaire donne, en quelques chiffres, une idée de l’ambitieux programme informatique de stockage en cours. En 1996, le Crédit Lyonnais disposait pour l’ensemble de ses besoins de stockage de 4 téraoctets, soit l’équivalent de la surface déployée par un fournisseur d’accès à internet comme Wanadoo. Aujourd’hui, le réseau bancaire a multiplié par dix ses infrastructures pour atteindre exactement 47 téraoctets (40 pour le stockage, 7 pour le traitement des données) et vient de conclure un appel d’offres pour disposer de 40 téraoctets supplémentaires avant 2002, et 20 de plus à l’horizon 2002-2003.Au final, la capacité sera plus subtile qu’une simple addition de “téras”, puisqu’après réorganisation, le volume utile ressortira à 80 téraoctets. Plus tard, en 2006, l’achèvement d’un plan baptisé Planete sera opérationnel à partir d’une seule architecture centrale. Les données transiteront par un réseau à haut débit, autrefois propriété du Crédit Lyonnais et repris, depuis, par France Telecom. De quoi servir avec générosité les 6 millions de clients de l’établissement bancaire français, les 15 millions de comptes et les 1 850 points de vente d’un groupe dont le produit net bancaire ?” on ne parle pas de chiffre d’affaires dans ce domaine ?” atteint 6,8 milliards d’euros (44,6 milliards de francs). Son budget informatique annuel se monte à 380 millions d’euros, avec 2 000 salariés affectés à ce secteur dont un millier ” maison “. En matière de stockage, le fournisseur du groupe français n’est autre qu’EMC, leader mondial du secteur. Cette évolution importante des capacités de stockage s’explique par une radicale évolution des besoins, notamment en matière de marketing, et par la mise à disposition de la banque sur internet. En 1996, l’établissement entreprend un programme de reconquête de ses clients. À la gestion des flux commence donc à se superposer, progressivement, la nécessité de conserver des données statistiques. Le stockage d’antan se bornait aux obligations légales, consistant à conserver trace de toute transaction pendant dix ans (en cas de contestation sur un chèque), ou fournir aux autorités bancaires ce que l’on appelle des ” pistes d’audit “.D’autres nécessités apparaissent provisoirement, comme le ” plan euro “, qui a mobilisé à lui seul 7 téraoctets. Mais c’est surtout avec la volonté de mieux connaître les besoins des clients qu’explose véritablement la nécessité de stocker. Toute donnée enregistrable et pertinente débouche sur une opération d’archivage informatique. Les informations peuvent provenir de partout, d’une agence du réseau ou d’un distributeur automatique. “Ce qui nous intéresse, c’est le comportement bancaire du client, précise Nicolas Lesage. En effet, quel serait l’intérêt de proposer par exemple une carte Premier à quelqu’un qui ne se sert jamais de sa carte bancaire de base ?” Le prix de cette ambition de décryptage des besoins des clients ?” et donc de stockage ?” voulue par le Crédit Lyonnais ? C’est un secret. Tout juste peut-on dire, s’amuse Nicolas Lesage que les 4 téraoctets de 1996 valent à peu près les 47 d’aujourdhui. Dès lors, pourquoi se priver ?

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PHB