Ce n’est qu’une demi surprise. Facebook vient d’annoncer que Palmer Luckey, le cofondateur de la société Oculus Rift qui a développé le casque de VR du même nom, partait officiellement ce vendredi 31 mars. Son absence inexpliquée lors de la conférence Oculus Connect 3 au mois d’octobre 2016 avait déjà suscité l’interrogation, de même que son silence dans les médias depuis plus de six mois. Officiellement, Facebook déplore ce départ. « Palmer va nous manquer cruellement », a déclaré un porte-parole au site Polygon. « L’héritage de Palmer s’étend bien au-delà d’Oculus. Son esprit inventif a aidé à lancer la révolution VR moderne et a contribué à la construction d’une industrie. Nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il a fait pour Oculus et la réalité virtuelle, et nous lui souhaitons le meilleur ». Pourtant sur le blog de Facebook et le site officiel d’Oculus, pas de communiqué de presse. Malgré les louanges, cette déclaration reste donc discrète. Il faut dire que le personnage était devenu récemment plus controversé.
Il a bidouillé son premier prototype dans une caravane
Sympathique avec ses allures de nerd rondouillard, Palmer Luckey n’affiche aujourd’hui que 24 printemps. Et pourtant ce jeune développeur de génie est un pionnier des casques de réalité virtuelle grand public. Il a créé son premier prototype dans la caravane de ses parents et obtenu le financement de l’Oculus Rift en 2012 grâce à une campagne phénoménale sur Kickstarter. Il a suscité immédiatement l’adhésion de la communauté des gamers, récoltant plus de 2,4 millions de dollars. C’est lui qui a initié cette course à la VR grand public dans laquelle HTC, Sony, Valve, Samsung ou encore Google se sont engouffrés.
C’est la raison pour laquelle l’annonce du rachat d’Oculus VR par Facebook pour 2 milliards de dollars en 2014 ulcère ses fans qui crient à la trahison. Malgré cela, son image reste encore préservée pour un temps. Car il n’apparaît pas comme un star de la tech assoiffée par le succès et l’argent mais comme un éternel adolescent. Même sa une du Time, qui est pourtant une consécration, suscite pléthore de gentils détournements sur les réseaux sociaux.
Plusieurs événements ont cependant donné le coup de grâce à sa réputation. Tout d’abord le prix de lancement du Rift qui a atteint les 700 euros alors que Palmer Luckey avait toujours laissé entendre qu’il serait abordable. Il a aussi reconnu avoir financé un groupe pro-Trump pour attaquer la candidate Clinton sur le web durant la campagne présidentielle américaine. Et il y a ce procès perdu contre Zenimax, un groupe qui rassemble plusieurs grands studios de jeux vidéo. Même si Palmer Luckey n’a pas volé la technologie de son casque, cette affaire a pu compliquer ses relations avec Facebook qui doit maintenant payer 500 millions de dollars pour diverses charges.
Enfin, tout bêtement, cela fait trois ans maintenant qu’Oculus Rift a été racheté par Facebook. La société que Palmer Luckey avait créée est aujourd’hui totalement intégrée au géant américain et, lui, a été en quelque sorte déssaisi de son “bébé”. Il n’a peut-être pas trouvé de rôle à jouer dans cette configuration.
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