Après un deuxième semestre 2002 honorable, l’association Brokers On Line s’apprête à publier des chiffres ‘ catastrophiques ‘, selon sa déléguée générale Clémence Decortiat. Un indice
boursier malmené et les incertitudes qui planent aujourd’hui sur la scène internationale n’arrangent rien à l’affaire.Malgré tout, en nombre d’ordres passés, le courtage en ligne (qui regroupe en priorité une clientèle de particuliers) a représenté en moyenne 13,35 % de part de marchés (soit 6,6 millions d’ordres) sur Euronext Paris en 2002.
Un atterrissage difficile
Après avoir adopté les années Internet comme rampe de lancement auprès du grand public, le courtage en ligne a connu un atterrissage difficile. ‘ En 1999-2000, les valeurs bénéficiaient d’une bonne volatilité,
mais tout cela restait pourtant très risqué, commente Clémence Decortiat. Au final, on se rend compte que la presse spécialisée n’a pas du tout su anticiper la crise, et qu’à l’époque les analyses financières relevaient
parfois du jeu de fléchettes. ‘Cette période paraît révolue, et l’année 2002 a été marquée par d’importantes opérations de concentration (mariage Boursorama-Fimatex, puis rachat de Selftrade…). ‘ Des opérations sont encore à venir, car
la croissance organique est impossible ‘, indique Brokers On Line. Une impression que semble partager Benoit Gommard, du Groupe Cortal-Consors, pour qui ‘ Avoir une taille critique, c’est ce qui
fait sens aujourd’hui. ‘Pour se garantir un avenir, beaucoup de courtiers en ligne (comme CPR Online avec le Crédit Agricole ou Boursorama avec la Société Générale) sont maintenant adossés au secteur bancaire.
Tarifs et i-Mode pour fidéliser la clientèle
Parallèlement, le marché a mûri et le profil de la clientèle a fortement évolué. ‘ Au tout début, le public touché par le courtage en ligne était très parisien. Ces actionnaires actifs ont été bientôt suivis par
une population de professionnels évoluant dans le secteur Internet. Aujourd’hui, la clientèle est uniformément répartie sur tout le territoire, explique Clémence Decortiat. Mais ses attentes sont différentes. Au-delà des
tarifs pratiqués (qui restent très inférieurs aux réseaux bancaires traditionnels), l’actionnaire demande avant tout de l’information et de la sécurité dans les transactions. ‘Dans l’attente du prochain conflit irakien, le courtage en ligne semble entré en hibernation. Ce qui n’empêche pas les acteurs du marché de continuer à explorer de nouveaux filons pour fidéliser la clientèle.Ainsi, à l’image du Pack Trader, lancé par Boursorama (127 500 comptes), Cortal-Consors ?” qui occupe la première place du marché avec 375 000 comptes actifs déclarés ?” prépare une offre
tarifaire spécifique pour les ‘ heavy traders ‘, une population qui passe plus de 100 ordres par an.De même, CPR Online (22 500 comptes actifs) s’aventure dans les premiers soubresauts de l’i-Mode. Au mois de février, le service (encore embryonnaire) aurait totalisé plus 4 000 connexions. Autant doutils en
gestation pour une reprise qui se fait toujours attendre.
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