Traditionnel pourvoyeur de liaisons Internet à haut débit pour les zones rurales, le satellite ajoute aujourd’hui une corde à son arc en se plaçant en première ligne du marché des hot spots Wi-Fi, mais aussi
des courants porteurs en ligne (CPL) en cours de constitution. En effet, les technologies Wi-Fi et CPL permettent de relayer les accès à Internet par satellite jusqu’à l’utilisateur, sans déployer de câblages.Le fournisseur de services Aramiska profite donc de cette heureuse association pour concevoir une nouvelle offre, le service ARC 2000+, qui permettra aux collectivités locales, et à ses administrés, de profiter des bienfaits du
haut-débit bidirectionnel en installant une parabole de 75 cm sur un site central (la mairie par exemple). Les utilisateurs se connectant ensuite via des liaisons filaires ou sans fil, tel le Wi-Fi.Le marché est important ; plus de 27 000 communes françaises (sur un total de 36 000) ne sont toujours pas connectées aux liaisons ADSL du fait de leur situation géographique isolée. Ces 26 % de la population
française, soit 15 millions de personnes selon l’Ortel (Observatoire régional des télécommunications), sont donc les cibles privilégiées du couplage satellite/Wi-Fi ou CPL.
La volonté politique comme déclencheur
Ces technologies alternatives et leurs possibilités de diffusion du haut-débit viennent à point nommé dans la bataille contre la fameuse fracture numérique. Le président de la République sest engagé à offrir un accès à haut débit à
toutes les communes de France, à l’horizon 2007. C’est pourquoi les opérateurs satellite peuvent compter sur l’appui des pouvoirs publics. (Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, a
d’ailleurs effectué une visite officielle du stand Eutelsat, au Salon Interop.)‘ Le marché des liaisons satellite couplées au Wi-Fi est venu à nous sous l’impulsion des pouvoirs publics ‘, confirme Luc Temmerman, responsable des ventes en France d’Aramiska. Pour
Philippe Sevin, responsable du marketing et des ventes des services Internet pour Eutelsat, ‘ S’il passe, le projet de loi 1425 permettra aux collectivités de devenir opérateur d’opérateurs ‘,
lorsque les conditions de rentabilité acceptables pour les opérateurs privés ne seront pas remplies.Ce changement législatif n’est pas anodin. Il signifierait pour les promoteurs du satellite l’ouverture de nouveaux marchés.
Les FAI, les collectivités locales et… La Poste
À l’heure actuelle, ce sont les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui se montrent les plus intéressés par le couplage satellite/Wi-Fi. ‘ Juste après la mise en place de notre offre ARC 2000+, au
mois d’octobre 2003, les FAI ont représenté 60 % des demandes ‘, indique Luc Temmerman.Et pour cause, les débouchés sont nombreux, voire encore à découvrir. Il y a tout d’abord les PME et TPE, comme les hôtels en zone rurale qui souhaitent proposer un accès Internet à haut débit à leur clientèle.
‘ Les hôtels vendent des forfaits de 24 heures sous la forme de tickets à gratter ‘, explique Arnaud Blanche, responsable marketing d’Aramiska en France.Autres clients potentiels et non des moindres : les collectivités locales. Dans ce domaine, de nombreux sites pilotes sont déjà expérimentés, tels ceux de Fontenay-sur-Eure (Eure-et-Loir), La Haye-du-Puits (Manche) ou encore
Crouy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne).Un autre acteur compte bien tenir un rôle-clé dans ce paysage : La Poste. Utilisant les connexions satellite de SES Astra, relayées par le fournisseur Satlynx, puis éventuellement par des liaisons Wi-Fi, La Poste propose aux
collectivités territoriales d’installer et de gérer un accès à haut débit grâce aux bornes Cyberkiosque.D’autres débouchés commerciaux sont à l’étude, comme la diffusion d’informations dites citoyennes dans les Abribus, sur des écrans répartis dans la ville, etc. Et ce, toujours grâce au couplage satellite/Wi-Fi.
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