Cette convention de dégroupage en était déjà, comme on sait, à sa quatrième mouture. Mais il était impossible de la remettre en discussion, bien qu’elle l’eût mérité en de nombreux points.Pour faire avancer la société de l’information, l’ART avait donc recommandé de la signer. Elle avait insisté pour que l’on passe une bonne fois pour toutes au stade opérationnel, avec la promesse, cependant, que l’on examinerait un à un tous les problèmes, lorsqu’ils se poseraient concrètement.Six opérateurs, seulement, ont accepté ce pari. C’est peu, en regard de la quarantaine de candidats au départ. “Nous ne pouvions pas continuer de laisser France Télécom galoper seul en tête du marché de l’ADSL, nous explique Hervé Le Roy, responsable du projet Dégroupage chez Easynet. Nous devions tenir les promesses que nous avions faites à nos clients.”Les six signataires ne voulaient pas non plus risquer de voir partir en fumée les importants investissements qu’ils avaient déjà réalisés, car France Télécom avait menacé de leur fermer l’accès aux salles de colocalisation, s’ils ne se décidaient pas sur le champ.L’Afors Télécom, l’association qui regroupe les 29 principaux opérateurs de réseaux et services de télécommunications du marché français (dont nos 6 signataires), n’a évidemment pas manqué de dénoncer le coup de force.“Les conditions proposées, a-t-elle souligné, restent incompatibles avec une diffusion à grande échelle des services à haut débit par les opérateurs alternatifs. En continuant de s’accorder à lui-même des conditions qu’il refuse à ses concurrents, France Télécom poursuit sa préemption du marché du haut débit en France.” Les pouvoirs publics et la Commission européenne ont donc été alertés de cette situation.Mais la véritable surprise est venue de Cegetel. Il a fait savoir qu’il avait suspendu le déploiement de ses DSLam, “tant que les conditions de dégroupage n’auront pas changé”, alors qu’il avait déjà annoncé des services sur lignes dégroupées et commandé des équipements d’abonnés à Cisco Systems.
Retrait définitif ?
Son revirement est-il définitif ? Il y a tout lieu de le penser, comme pour 9 Télécom d’ailleurs. Le dégroupage, en effet, ne paraît pas devoir tenir ses promesses dans le cas d’un déploiement national pour abonnés résidentiels. Colt, Easynet et Siris, à l’inverse, n’ont pas fait le même calcul. Ils réservent le dégroupage aux entreprises des zones d’affaires, et réalisent leur couverture ADSL nationale avec le service Turbo DSL, de France Télécom.
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