À l’initiative des secrétariats d’État chargé des Personnes handicapées et du Numérique, le Conseil national du numérique a rendu son rapport, mercredi 5 février, sur l’accessibilité numérique. L’institution indépendante y a compilé 50 recommandations pour des services en ligne plus inclusifs. Il s’agit de ne laisser personne à la marge, à l’heure de la numérisation tous azimuts.
De l’urgence de rendre accessible le numérique
Dans son discours d’ouverture, la présidente du Conseil national du numérique (CNNum), Salwa Toko, s’est interrogée sur le « manque de volonté politique » en matière d’accessibilité numérique, soulignant son effet contradictoire « avec la créativité des acteurs de terrain ». Selon la présidente, il est « urgent » d’y remédier.
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En pratique, pour une personne malvoyante ou aveugle, explique le rapport, il peut s’avérer très compliqué d’avoir accès à des services publics en ligne, tels que impots.gouv.fr.
D’ici 2022, selon la démarche du gouvernement, tous les services publics seront disponibles en ligne. Le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O a insisté sur la nécessité de ne pas renforcer la « fracture numérique » entre les citoyens.
Des recommandations non-contraignantes
C’est pourquoi le CNNum propose trois axes de travail pour faire de cette numérisation une « opportunité » pour les personnes en situation de handicap.
D’abord, les recommandations concernent le pilotage. Il est par exemple proposé de créer une Délégation ministérielle de l’accessibilité numérique dédiée entièrement à cette tâche.
Ensuite, l’accent est mis sur la responsabilisation des acteurs de l’administration grâce à des propositions de formations initiales et continues pour les fonctionnaires d’État.
Enfin, les recommandations s’attachent aux besoins des usagers afin de leur permettre de faire valoir leur droit. À titre d’exemple, le CNNum suggère la création d’une plate-forme en ligne de signalement chargée du traitement et de la centralisation des plaintes.
Outre ces propositions très institutionnelles, le think tank ajoute des suggestions plus audacieuses, notamment la prise en compte de la conception des produits et services numériques respectant la « sobriété numérique » (recommandation n°50) ou encore la création d’un Institut interdisciplinaire de l’intelligence artificielle pour des technologies plus inclusives (recommandation n°46). Aucune de ces propositions n’est contraignante, l’avis du CNNum n’est que consultatif.
En préparation du Conseil national du handicap
Ce rapport a été remis dans le cadre de la préparation du Conseil national du handicap le 11 février prochain. Il a été rédigé après une étude menée de février 2019 jusqu’à ce jour. Si les propositions sont désormais sur la table, reste à savoir si le gouvernement va les mettre en œuvre pour combiner Internet et handicap.
Source : Conseil national du numérique
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