Passer au contenu

Le Conseil national du numérique oublie les internautes

Nicolas Sarkozy a installé ce mercredi le Conseil national du numérique à l’Elysée. Dix-huit personnalités du Net vont conseiller le gouvernement sur les sujets liés au numérique. Mais personne ne représente les citoyens.

Le président de la République cherche-t-il à se réconcilier avec le Net ? L’installation du Conseil national du numérique (CNN) ce matin à l’Elysée ressemble en tout cas à une opération de reconquête après les très décriées lois Hadopi et Loppsi. Le CNN, qui réunit dix-huit personnalités du Net français, « donnera des avis et des recommandations pour développer Internet en France. Le gouvernement bénéficiera de son éclairage », a indiqué Nicolas Sarkozy pendant son discours.

Cette instance consultative aura notamment pour mission de formuler des avis sur les futures lois et réglementations susceptibles d’avoir un impact sur l’économie numérique. Histoire d’éviter les « erreurs » du passé ? C’est en tout cas ce que le chef de l’Etat laissait entendre ce matin, en évoquant une remise à plat de la loi Hadopi, vivement critiquée par les internautes et par certains membres du CNN eux-mêmes. Xavier Niel, le patron de Free/Iliad, ainsi que des cadres des opérateurs mobiles, figure dans les rangs du CNN aux côtés d’autres entrepreneurs et de représentants de sociétés du Net français (voir encadré).

Un simple comité « bling-bling ? »

La création de cette nouvelle instance laisse en tout cas les syndicats CFE-CGC de France Télécom sceptiques, ils n’y voient qu’un « simple comité bling-bling », composé « d’acteurs économiques plus intéressés à défendre la maximisation de la rentabilité du capital de leurs actionnaires que les intérêts de la République ». Même accueil du côté de la Quadrature du Net. Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’association de défense des libertés individuelles, regrette lui aussi le casting du CNN, un « machin de plus où les citoyens ne sont même pas représentés, [qui] ne pourra jamais être légitime ».

Il y a quelques jours Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, regrettait lui aussi la composition (non encore officielle) du CNN. « La société civile est exclue de cette instance. On n’y trouve qu’une belle brochette de stars de l’économie numérique […]. Ni parlementaire, ni représentant des consommateurs ! » écrivait-il sur son blog.

Dans son discours, Nicolas Sarkozy a répondu à ces critiques en rappelant que les consommateurs avaient leurs propres instances. Il a également garanti l’indépendance du CNN, qui sera « libre de ses avis, libre de ses saisines » et qui élira lui-même son président. Reste que la totalité des membres du CNN ont, eux, été désignés par l’Elysée, sur des critères inconnus.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Long