Coup de tonnerre dans le secteur, discret, du service et du conseil en infrastructures télécoms, réseaux et e-business : Devoteam prend le contrôle de Siticom pour former le leader du secteur. Cette opération se déroulera en deux temps avec le rachat de 58 % du capital de Siticom détenu par ses fondateurs et des cadres, suivi d’une offre publique sur le reste des actions. Créé en 1995, Devoteam a prospéré sur le créneau de l’assistance technique, basée sur la délégation d’ingénieurs sur site. Fort d’une trésorerie de 53 millions d’euros fin 2001, la société a réalisé l’an passé 108 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 64 % par rapport à 2000) avec une marge nette de 9,2 %.Créé en 1993, Siticom a surfé sur l’expansion des télécoms et procédé en 2000 et 2001 à plusieurs rachats de sociétés de conseil en Europe. Victime aussi bien de la dépression boursière que des difficultés du secteur des télécoms, la jeune société n’a pu continuer à financer seule cette course à l’expansion. Le rachat par Devoteam offre une solution pour poursuivre son développement. Ensemble, les deux sociétés emploieront 1 750 consultants et ingénieurs dans huit pays, et représentent un chiffre d’affaires consolidé de 149 millions d’euros, calculé rétroactivement sur 2001 en données pro forma.
La plus grosse opération en France
Dans leur secteur, Siticom et Devoteam vendent à leur clientèle, composée de grandes entreprises, un savoir-faire facturé sous la forme de journées de consultants ou d’ingénieurs. Ces spécialistes interviennent directement sur le site du client, sauf lorsque les missions concernées sont très en amont du projet.Derrière ces similitudes, Siticom complète, a priori, le type de prestation offerte par Devoteam. Le premier intervient en amont des projets d’infrastructures télécoms ou e-business de grandes entreprises ou d’opérateurs, sur des missions de conseil et d’étude à forte valeur ajoutée. Le second s’apparente aux sociétés d’assistance technique, tels Lore Technologies ou Net2s, qui interviennent dans la réalisation de projets. Cette différence d’approche se traduit par des niveaux moyens de facturation journalière plus élevés pour Siticom, de l’ordre de 850 ?, que pour Devoteam, 540 ?.Cette acquisition est la plus importante réalisée en France dans le secteur du conseil et de la conduite de projets spécialisés en infrastructures télécoms et e-business. Encore divisé entre des petites et moyennes structures, ce marché est peu concurrencé par les SSII françaises et les grandes sociétés de conseil américaines, plus généralistes. Les petites sociétés de services et de conseil sont ainsi passées une à une dans le giron de sociétés plus importantes.
Gérer le facteur humain
Le plus délicat reste la gestion du facteur humain lié à une population de consultants et d’ingénieurs spécialisés, ressource vitale de ces sociétés de conseil. L’un des défis de Devoteam et de Siticom consistera à rapprocher deux cultures différentes, même si elles se complètent sur le papier.
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