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Le Congrès américain submergé d’e-mails

Les membres du Congrès américain reçoivent tellement d’e-mails ?” 80 millions pour la seule année 2000 ?” qu’ils ne peuvent répondre à la plupart d’entre eux, selon une étude publiée lundi.

” Au lieu de renforcer la démocratie […] l’e-mail a exacerbé les tensions et la méfiance de l’opinion publique vis-à-vis du Congrès “, peut-on lire dans une étude réalisée conjointement par une fondation du Congrès et l’université George Washington. ” Un nombre croissant de citoyens sont de plus en plus mécontents de ce qu’ils considèrent comme un manque d’empressement de leurs élus à leur répondre. Le Congrès déplore, de son côté, une méconnaissance par ces mêmes e-citoyens de son mode de fonctionnement. “Ainsi, le nombre de messages électroniques réceptionné par le Congrès américain a plus que doublé en deux ans : la messagerie des sénateurs en accueille maintenant près de 55 000 par mois, selon une étude du Congress Online Project.Les membres du Congrès reçoivent des millions de messages de leurs électeurs qui leur demandent des précisions sur les projets de loi en cours. Mais les véritables responsables de cette explosion sont les entreprises et les lobbies qui utilisent de plus en plus Internet pour plaider leur cause auprès des élus, précise l’étude.La majorité des 80 millions de messages reçus sont ” systématiquement ignorés “, car les élus ne disposent ni du personnel ni du matériel nécessaires pour répondre au courrier électronique, poursuit l’étude. Le phénomène a atteint son paroxysme pendant la procédure de destitution contre l’ancien président Bill Clinton. Les bureaux de la Chambre des représentants comptabilisaient alors jusqu’à 1000 messages électroniques par jour et ceux du Sénat jusqu’à 10 000.Cette année, la nomination controversée de John Ashcroft au poste d’Attorney général (équivalent du ministre de la Justice) pour succéder à Janet Reno a été accompagnée d’une salve d’e-mails adressés aux différents bureaux du Sénat. Le système était tellement engorgé que les serveurs tournaient au ralenti et que la diffusion des messages a parfois été retardée de plusieurs jours.L’étude conclut sur la nécessité d’accorder davantage de moyens aux bureaux du Congrès pour quils puissent acheter de nouveaux ordinateurs et embaucher du personnel afin de pouvoir répondre à un maximum de messages.Elle ajoute que les Américains devraient, quant à eux, revoir leurs exigences à la baisse : “Les citoyens doivent reconnaître que les bureaux du Congrès ne sont pas et ne peuvent pas être capables de répondre (par e-mail) à chaque Américain.”

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La rédaction (avec Reuters)