Première publication le 3 mai à 19 h 6
Ces 2 et 3 mai 2011 se tenaient à Paris les Assises nationales sur le harcèlement à l’école. Ce mardi, le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, y a annoncé la conclusion d’un partenariat avec Facebook, afin de lutter contre le cyber-harcèlement, ou cyberbulling, dont certains élèves sont victimes de la part de leurs camarades.
« C’est à la question du harcèlement sur Internet que l’on doit s’attaquer plus fortement, en fournissant des outils aux chefs d’établissement. Je veux vous annoncer que nous allons construire un partenariat avec Facebook, pour faire en sorte que ce réseau social – qui effectivement compte en France 20 millions d’utilisateurs dont 11 millions qui partagent une information chaque jour – reste un espace de convivialité, où les élèves harceleurs ne puissent plus poursuivre impunément leurs victimes », a indiqué Luc Chatel.
Un partenariat avec l’OCLCTIC
« La solution que nous avons mise au point est simple : nous signalerons systématiquement à Facebook les élèves qui ont été convaincus de harcèlement sur ce réseau, et ils verront leur compte Facebook fermé. Pour les cas les plus graves, nous ferons en sorte que les familles des élèves victimes puissent bénéficier d’un accompagnement adapté pour déposer plainte, et ce via un partenariat avec l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication [OCLCTIC]. »
Le ministre ne précise pas quand une telle mesure sera effective. Dans son discours d’ouverture des Assises, il avait souligné que le « cyber-harcèlement se développe avec les usages des réseaux sociaux sur Internet. Nous n’en avons pas pris la pleine mesure, nous les adultes qui n’avons pas la même facilité avec ces outils que nos enfants. Or ces outils permettent en quelques clics de combiner plusieurs formes de violence, sans risque apparent pour les auteurs et alors que la victime est souvent seule devant son écran. »
La prévention intégrée au Brevet informatique et Internet
Luc Chatel a aussi évoqué la prévention du harcèlement sur le Net, qui devra être assurée par les chefs d’établissement. Un guide sera mis à leur disposition. « Il faut par exemple que l’on rappelle aux enfants que, lorsqu’ils ouvrent un compte sur Facebook, ils s’engagent expressément sur une déclaration des droits et responsabilités qui leur interdit d’intimider ou de harceler un autre utilisateur. » Dans cette logique, la prévention du cyber-harcèlement sera également intégrée au B2I, le Brevet informatique et Internet.
Le ministre compte par ailleurs lancer, en partenariat avec e-enfance, un site Internet consacré au harcèlement, dans le cadre d’une campagne nationale diffusée à l’automne prochain. « Sur ce site sera proposé tout un environnement d’apprentissage virtuel, et ce sous diverses modalités : jeu informatique, forum, base documentaire, etc. », a-t-il précisé. Le site est aussi censé faire « de chaque enfant un garant de la convivialité sur le Net en le sensibilisant à la nécessité d’aider tout camarade qui deviendrait victime de harcèlement ».
Dans son rapport « Refuser l’oppression quotidienne : la prévention du harcèlement à l’Ecole » [PDF] remis au ministre en avril dernier, le professeur Eric Debarbieux indiquait que les pouvoirs publics disposaient aujourd’hui de peu de chiffres pour mesurer l’ampleur du phénomène de cyber-harcèlement.
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