Un capteur de reflex dans un boîtier compact : c’est le pari de Sigma, marque reconnue dans le monde de la photographie pour la qualité et les prix intéressants de ses optiques reflex qu’elle décline pour tous les grands constructeurs. Après s’être lancé dans le marché des reflex numériques, Sigma tente de se faire une place dans le monde des compacts avec le DP1. Plutôt que de se lancer dans le low cost, la marque japonaise tape directement dans le haut de gamme en proposant un appareil atypique.
Ce qui interpelle au premier abord, c’est la taille physique du capteur 14 mégapixels utilisé : il s’agit de celui qui équipe le reflex SD14 de la marque, soit un capteur 7 à 12 fois plus grand que ceux embarqués dans les compacts traditionnels. Bien exploité, cela pourrait être un atout de taille : le DP1 bénéficie donc de plus de surface pour la lumière. On peut espérer des clichés avec plus de piqué et moins bruit en basse lumière. A ce titre il est intéressant de noter que Sigma annonce une plage de sensibilité cohérente de 100 à 800 ISO, là où les autres marques, sur des compacts à 200 euros avec des petits capteurs, annoncent des ISO fantasques de 3200 ISO. Sans doute la cible – des photographes bien plus aguerris, à qui on ne le fait pas – limite-t-elle l’emploi d’arguments marketing fallacieux. Tant mieux pour les consommateurs et merci Sigma.
Autre grande originalité, parti pris ET risque de la part de Sigma : l’optique. Faisant figure d’ovni, on a affaire à un 28 mm qui ouvre à F4. Il ne s’agit donc pas d’un zoom mais d’un objectif grand angle à focale fixe. La seule possibilité de zoomer offerte est le zoom numérique x3. Atout? Handicap? Les deux à la fois sans doute.
Proposer un tel bloc optique pour un tel capteur semble être, sur le papier, la clef pour offrir des résultats excellents, hors de portée des autres compacts, les objectifs fixes étant plus stables et plus lumineux que les zooms. Cela limite en revanche le champ des applications : exit les photos de sport, les zooms sur les pigeons et autres domaines nécessitant un fort grossissement.
En toute objectivité, ce handicap ne paraît ni rédhibitoire, ni vraiment gênant. Les fans de sport et de shoot en pleine nature ont besoin d’un objectif que nul compact ne peut offrir à moins de se transformer en reflex. Le DP1 semble idéal pour des photos de paysage, de ville, de rue. Le seul bémol qu’on retiendra est, qu’avec une focale fixe, Sigma aurait pu monter à 2.8 au niveau de l’ouverture.
Appareil d’expert oblige, le DP1 travaille non seulement en Jpeg mais aussi en RAW, seul format capable de contenter les utilisateurs exigeants. Sigma offre bien sûr le logiciel capable de traiter ce format, mais il est à parier que les éditeurs type Adobe intègreront des profils dans leurs applications. En contre partie de cet aspect pro de l’image, le mode vidéo en 320 x 240 à 30 images par secondes est clairement là pour faire joli, de même que la fonction dictaphone limitée à 10 secondes. On aurait presque pu s’en passer.
Que faudra-t-il à ce DP1 pour réussir? Si techniquement on accepte son champ d’utilisation et que la technique est bien au point, c’est donc les commandes, la facilité de navigation, etc. en bref l’ergonomie qui décidera si ce DP1 est la Rolls des compacts ou une énième tentative avortée d’un challenger de se positionner durablement sur un créneau porteur.
On est donc impatient de tester ce produit, même si, d’une part moins tout terrain qu’un compact normal, et d’autre part annoncé à 799 euros, il s’agit clairement d’un produit de niche.
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