Le PowerShot G9
avait un petit (gros) défaut : il n’avait pas de grand angle. Qu’à cela
ne tienne, Canon a revu sa copie et offre donc un 28 mm à son G10,
boîtier compact «expert» de la marque nippone. Cette élargissement de
la focale minimum se fait cependant au prix d’une réduction de la
puissance du zoom, qui passe de 210 mm à 140 mm (en équivalent 24 x 36).
De conception expert/pro, le G10 est un boîtier à l’aspect robuste, qui
fait la part belle aux débrayages manuels. Avec sa profusion d’options
et son look austère, il annonce clairement la couleur : les pros
apprécieront, les amateurs, passez votre chemin.
L’ergonomie de la machine et sa profusion de molettes plairont sans doute aux photographes. C’est
d’ailleurs l’une des originalités de ce compact: deux roues empilées
sur la tranche haute à droite, l’une réglant les modes de prise de vue
-classique- la seconde permettant de changer rapidement les ISO. Avec
une troisième copine à gauche pour faire varier l’exposition par tiers
de diaph. Ce type de configuration évite de rentrer dans des menus et permet
donc d’être plus réactif dans la prise de vue.
L’autre caractéristique qui intrigue ou qui inquiète -c’est selon- est sans
nul doute la haute définition du capteur CCD embarqué: un 14,7 Mpix! Si les uns se féliciteront de la super définition des clichés, les plus sceptiques pointeront
du doigt le risque pris par Canon. Les petits capteurs à haute densité
étant de facto plus sensibles au bruit numérique, d’autant que chaque
photosite reçoit moins de lumière que sur un capteur de densité
moindre, il faudra attendre de voir la qualité finale des clichés en
conditions de lumière moyennes à faibles, pour se faire une idée réelle
de la valeur de l’appareil. En plus de l’optique et de la qualité
intrinsèque du capteur, ce sera au processeur maison, le Digic IV, de
montrer qu’il est capable de faire de belles choses.
Pas d’écran orientable, mais une belle dalle de 460 000 pixels pour
7,6 cm de diagonale, et un viseur, qui est sans doute plus
anecdotique qu’autre chose. Le mode vidéo est lui aussi réduit à sa plus
simple expression : un mode VGA (640 x 480 pixels) à 30 images par
seconde et c’est bien tout. On ajoute un mode rafale plutôt limité
(1,3 image/seconde) et on a affaire à un vrai «je pointe, je shoote»,
plus qu’à un appareil à tout faire comme le sont de plus en plus les
compacts du marché. Un appareil de photographe, point final. Espérons
que la réactivité de l’animal soit de la partie, afin de justifier les
600 euros à sa sortie.
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