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Le Commissaire européen à la Concurrence répond à la charge du PDG d’Orange

Quelques jours à peine après la sortie de Stéphane Richard dans les colonnes du Figaro sur les « dégâts » causés par la politique européenne de la concurrence, Joaquin Almunia, commissaire en charge de ce sujet, réagit.

Il n’aura pas fallu plus de deux jours pour que Joaquin Almunia, commissaire européen chargé de la Concurrence, réponde à l’assaut auquel Stéphane Richard, PDG d’Orange, s’était livré lors d’une interview au Figaro.

Le PDG de l’opérateur historique critiquait en effet ouvertement la politique de concurrence menée par Bruxelles, qui causait selon lui « beaucoup de dégâts » et faisait montre d’un « archarnement » contre son groupe.
Joaquin Almunia lui a rappelé que cette politique vise à « aider les entreprises ». Le commissaire européen a précisé également, dans les colonnes du même journal, que « l’idéologie n’est pas là où il le croit, la Commission n’en fait pas. Les entreprises européennes ne sont pas seules au monde, elles doivent améliorer leurs positions ».

Des règles pour aider à la compétitivité

« Nous ne dressons pas de barrière, nous aidons les entreprises. Et l’Europe montre qu’elle est capable de faire naître des champions de stature mondiale », a-t-il ajouté, réfutant des accusations selon lesquelles les décisions européennes font obstacle à la croissance et observant que le secteur des télécoms « connaît une croissance fantastique, et c’est vrai aussi pour Orange ». « Le respect des règles vise précisément à rendre nos entreprises plus compétitives », a insisté Joaquin Almunia.

L’argument du marché unique

Selon lui, « l’Europe a besoin d’un grand marché du numérique. Il faut éliminer les barrières intérieures. Il ne peut pas y avoir de réponse nationale, protectionniste ou monopoliste à Google, Apple et Amazon ». Le commissaire Almunia a jugé « franchement curieuse » la réaction de Stéphane Richard concernant les inspections surprises de la Commission le 11 juillet chez plusieurs opérateurs européens, dont Orange, l’allemand Deutsche Telekom et l’espagnol Telefonica, en soulignant que de telles inspections font partie de « la règle du jeu européen ».

Soupçons anticoncurrentiels

L’UE soupçonne ces opérateurs d’avoir enfreint les règles européennes en matière d’abus de position dominante dans un conflit avec l’américain Cogent. « C’est la quatrième fois depuis que je suis à la tête du groupe que les autorités de concurrence mènent ce type d’opération. Difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », avait critiqué Stéphane Richard lundi 22 juillet, jugeant « stupéfiant que la Commission se fasse ainsi la complice d’un acteur américain contre des entreprises européennes ».

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Pierre Fontaine