Fille de l’intelligence artificielle, la programmation à base de règles, apparue au début des années quatre-vingt, aurait pu, comme sa mère, sombrer dans les profondeurs de la confidentialité. Il n’en est rien. Au contraire. Remise à flot grâce au commerce électronique, cette technologie, héritée des systèmes experts – un mot toujours aussi tabou – pourrait bien désormais connaître un essor inattendu. Blaze Software, ex-Neuron Data, fut le premier acteur à asseoir son moteur de règles Blaze Advisor (BA) sur l’un des points clés d’un site de vente en ligne : la personnalisation du contenu. Une fonction familière des fournisseurs d’outils de gestion de contenu dynamique comme Vignette ou Broadvision (adeptes des procédés de filtrage, simple ou collaboratif), et que Blaze se propose d’affiner.
Serveur d’applications EJB
“Si un visiteur d’un site de loisirs sélectionne un livre sur le Mexique et que son e-mail se termine par . edu, Advisor sera à même de lui proposer les livres en stock et portant sur le thème de la géopolitique en Amérique du Sud”, précise Thierry Bettini, directeur des ventes de Blaze Software France. Des vertus très vite remarquées. A tel point que l’éditeur multiplie les accords OEM avec des spécialistes du marketing en ligne ou de gestion de la relation client, parmi lesquels Blue Martini, IMA, ClickAction, Chordiant, ou, dans un autre registre, ActiveSoftware. Lequel utilise Advisor pour orchestrer intelligemment l’échange de messages (redirection et transformation) contrôlé par sa plate-forme d’intégration d’applications ActiveWorks. Mais le plus prestigieux d’entre eux n’est autre qu’IBM, qui a embarqué BA dans la dernière version 4. 1 de sa solution de commerce électronique WebSphere Commerce Suite (WCS).
Eternel concurrent de Neuron Data, Ilog et son moteur Java Ilog JRules finit par manifester son intérêt pour le créneau visé par son ennemi de dix ans. Conscient de son retard vis-à-vis de Blaze, le Français annonce une version majeure – 3. 0 – de JRules, dont la sortie est prévue fin mai. Une mouture divulguée juste après qu’Ilog a signé ses premiers partenariats avec Business Logic (AccountLink, gestion de portefeuilles), Open Market (Marketing Studio, gestion des opérations marketing) et, surtout, avec BEA pour l’apport de la gestion de la personnalisation dans WebLogic Commerce Server 1. 0. Une offre concurrençant WCS et qui, comme elle, repose sur un serveur d’applications EJB 1. 1 (Enterprise JavaBeans). “JRules s’intègre en bon citoyen avec les serveurs EJB”, précise Nitsan Seniak, directeur R&38.D Business Rules chez Ilog.
Bénéficiant d’un gain de performances (méthode d’accès aux objets mieux adaptée), la version 3. 0 a même amélioré cette intégration : les moteurs de règles JRules créés dans chacun des processus virtuels (threads) des composants EJB de traitement (Session Beans) pourront maintenant interagir. Sans compter que JRules 3 exploite les composants Session Beans avec état (stateful, contrairement à stateless), ainsi que les ” Entity Beans ” (objets de données) répartis sur plusieurs serveurs d’EJB. Reste que le grand changement réside dans l’habillage du moteur – un besoin que Blaze avait déjà assimilé. JRules 3 se dote d’un éditeur de règles, lisibles par des utilisateurs métier et dont la syntaxe est personnalisable d’un secteur à l’autre (voir illustration). Une bonne façon de banaliser une technologie (Business Rules Automation) restée jusqu’ici anonyme, car trop élitiste.
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