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Le commerce électronique mobile en quête d’un modèle économique

Les opérateurs de téléphonie mobile expérimentent de nouveaux services WAP avec leurs partenaires banquiers et vépécistes. Ils en ignorent encore la rentabilité et les conséquences sur leur gagne-pain.

Le commerce électronique fait ses premiers pas dans la rue. Oublié, le bon vieux PC de bureau connecté à Internet par modem. Le téléphone mobile est en passe de devenir le vecteur privilégié d’accès aux services du Web. Opérateurs de GSM, éditeurs de contenus et fournisseurs de services s’empressent de proposer de nouvelles prestations : consultation d’horaires d’avion, réservation de titres de transport, télépaiement et services bancaires.

Les outils existent, reste à définir des règles

Cette frénésie s’explique par l’arrivée imminente de terminaux plus intelligents et par le nombre croissant d’utilisateurs potentiels. Les postes mobiles explorent les nouveaux modes de consommation, à l’instar du dernier téléphone bibande MC 840M, de Sagem, qui sécurise le paiement à distance en trois étapes. Le consommateur indique son numéro de mobile au cybermarchand. Aussitôt, le serveur vocal du centre de télépaiement l’appelle et indique le montant de sa commande. Après confirmation, le client n’a plus qu’à insérer sa carte à puce dans le connecteur du combiné puis à valider la transaction en composant son code secret. Mais, en ce qui concerne le mode de rétribution de ces services, il reste beaucoup à faire. ” Partout en Europe, les opérateurs remontent la chaî-ne de la valeur ajoutée, créant des entités dédiées aux pres–tations de services et char-gées de vendre des biens et d’en assurer la logistique. Certains optent pour une stratégie de commissions versées aux sous-traitants impliqués dans l’e-business mobile “, note Isabelle Chapis, consultante chez Arcome.

Les nouveaux réflexes d’achat du client nomade

Plusieurs modèles de facturation et de reversement s’affrontent. Le produit commandé par téléphone pourra être réglé directement à l’opérateur, avec la facture mensuelle. Celui-ci reversera alors la somme convenue au fournisseur ou à son distributeur. L’opérateur, agissant en médiateur, peut également toucher une marge sur chacune des transactions empruntant son réseau. ” Les premiers pilotes de services WAP (Wireless application protocol) ou GPRS (General packet radio service) ont pour objectif de modéliser les différents scénarios possibles “, souligne Isabelle Chapis. Enfin, pourquoi ne pas réutiliser la recette qui a fait la fortune du Minitel, à savoir la facturation en fonction du temps de connexion ? La diversité des modèles économi-ques en présence ne doit pas masquer les singularités du nomadisme : l’environnement et les besoins seront évidemment très différents à partir d’un portable. ” L’utilisateur en situation de mobilité se sent plus impliqué dans le processus d’achat, explique Isabelle Chapis. L’opérateur dispose donc de deux atouts majeurs : l’instantanéité de la démarche et la localisation exacte de l’abonné au moment de la transaction. ” Surcroît de trafic et nouveaux comportements d’achat intéressent fortement les opérateurs GSM. Leur puissance d’achat auprès des fabricants de téléphones mobiles est devenue telle qu’elle pèsera sûrement dans les négociations commerciales menées avec ceux-ci, ainsi que dans les accords passés avec les éditeurs de contenus : ” L’incitation sera forte de passer par le portail de l’opérateur. Aussi, celui-ci conservera une partie de la valeur des produits et réclamera un pourcentage sur chaque transaction “, prévoit Isabelle Chapis.

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Olivier Bouzereau