Passer au contenu

L’e-commerce américain découvre la récession

Pour la première fois depuis sa création à la fin 1999, l’indicateur trimestriel du département du Commerce américain sur les ventes de détail d’e-commerce décroît. Une baisse qui peut s’expliquer par la disparition de nombreuses dot-com.


Baisse de 20 % pour l’e-commerce américain. C’est le verdict de l’indicateur le plus fiable (réalisé sur un panel de 12 000 commerçants hors et en ligne sur les 2 millions que comptent les Etats-Unis) pour mesurer le chiffre d’affaires du commerce électronique aux Etats-UnisSelon le département du Commerce des Etats-Unis, les ventes de détail d’e-commerce ont atteint 6,994 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l’année 2001, contre 8,672 milliards de dollars au quatrième trimestre 2000, soit une baisse d’exactement 19,3 %.La chute des achats sur les sites américains de commerce électronique s’avère d’autant plus brutale qu’elle succède à une hausse record de 35,6 % entre le troisième et le quatrième trimestre 2000.Le ralentissement économique enregistré outre-Atlantique ?” qui a entraîné une baisse de 10,6 % du total de la vente de détails ?” a eu un impact plus important sur les marchands en ligne.Aussi l’e-commerce ne pèse plus que 0,9 % des 765 milliards de dollars du premier trimestre 2001, contre 1 % au 31 décembre 2000.

Conséquence de la disparition des dot-com

Si la multiplication des dépôts de bilan parmi les dot-com a pu avoir un impact négatif sur les ventes en ligne, ce n’est sans doute pas la seule explication de cette récession. En effet, les performances d’Amazon (recettes en baisse de 36,4 % sur le premier trimestre 2001 par rapport au quatrième trimestre 2000), de BarnesandNoble (+4,2 %), et d’AOL (-2,7 %), montrent que ceux-ci ne parviennent pas à récupérer la clientèle des dot-com aujourd’hui disparues.La qualité des services client figure parmi les arguments avancés pour expliquer le rejet des grosses structures. Selon une étude MMXI du mois de mars, le taux d’e-mails n’ayant reçu aucune réponse du site marchand a progressé de 18 % en 2000 à 22% en 2001.En clair, les ménages américains ?” qui ont pourtant consommé davantage au premier trimestre 2001 ( 2,2 %) ?” ont choisi de réduire leurs achats sur les biens de consommation courants, et de s’approvisionner auprès de leurs boutiques traditionnelles plutôt qu’auprès des nouveaux venus de l’Internet.

Enchères, voyages, billetteries mettent du baume au coeur

Cependant, le tassement du premier trimestre est à relativiser. Sur les six derniers trimestres, le résultat enregistré lors du premier quart de l’année 2001 se classe au second rang en termes de chiffre d’affaires après le quatrième trimestre 2000.De plus, les revenus du premier trimestre 2001 dépassent de 33,5 % les recettes (5,24 milliards de dollars) de la même période de l’année 2000. Par ailleurs, le quatrième trimestre 2000 est aussi celui des ventes de Noël, une période que l’on sait être la plus profitable pour les principaux marchands du Web américain (Amazon.com, Barnesandnoble.com, CDNow.com)Enfin, l’indicateur du département du Commerce ne tient pas compte des ventes de biens immatériels ?” voyages, billetteries, enchères, services financiers. Selon une étude publiée mardi par Forrester Research, les ventes réalisées sur Internet (matérielles et immatérielles) aux Etats-Unis et au Canada ont atteint 4,3 milliards de dollars en avril, contre 3,5 milliards de dollars en mars. Tout n’est donc pas perdu.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gérald Bouchez