En 2008, l’université d’Oxford avait permis la consultation en ligne de 80 manuscrits du Moyen-Age. Aujourd’hui, ce sont plus d’un millier de manuscrits en couleur qui sont désormais accessibles librement sur Internet grâce à la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), mise en ligne ce 2 avril 2013, a annoncé l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT) du CNRS.
Le site, accessible au grand public, contient actuellement plus de 1 000 manuscrits reproduits intégralement en couleur, 600 autres en noir et blanc, ainsi que la reproduction numérisée des décors de 4 200 manuscrits et incunables (ouvrages imprimés avant 1500). A partir de la cote du manuscrit, la BVMM propose à l’internaute de se constituer une sélection d’images dans un « panier » de recherches et de comparer plusieurs images sur une même fenêtre d’écran, avec différents niveaux de zoom, de feuilleter les ouvrages à l’aide d’une visionneuse…
Elaborée au départ dans un but de recherche et de sauvegarde du patrimoine écrit, cette bibliothèque permet de consulter les reproductions d’une large sélection d’ouvrages conservés dans une soixantaine d’établissements français (hormis la Bibliothèque nationale de France), datant du Moyen-Age jusqu’au début de la Renaissance.
« Les manuscrits étaient quasiment les seuls vecteurs de circulation d’idées. Presque toujours outils de travail, ils étaient fréquemment annotés par leurs utilisateurs successifs. Ainsi, chaque manuscrit a son histoire propre et ses marques uniques : notes de lecture, mais aussi variations dans la présentation, modifications de textes entre les copies d’un seul original. Deux manuscrits identiques, cela n’existe pas », expliquait Jacques Dalarun, directeur de l’IRHT, il y a dix ans sur le site du CNRS en parlant de ce projet titanesque.
« Les rayonnages virtuels se rempliront au gré des accords avec les bibliothèques détentrices », précise le CNRS. La BVMM va notamment bénéficier sous peu des apports d’une centaine de manuscrits de la Staatsbibliothek de Berlin et de certaines collections privées.
En Allemagne, c’est la 3D qui a été mise au service de la lecture de ces manuscrits. Grâce à un procédé développé par l’institut de recherche Fraunhofer, le lecteur peut, rien qu’en tendant les bras vers un écran, tourner les pages du manuscrit, le faire tourner sur 360 degrés.
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