Avant fin 2001, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) aura migré toutes ses agences du client-serveur vers le client léger – au moins pour l’une de ses applications et sa bureautique -, avant de généraliser le principe à l’ensemble des applications. Une décision issue d’une réflexion stratégique et budgétaire. Stratégique d’abord. Elle entre en effet parfaitement dans le schéma directeur 2001-2004 avec lequel la Cnav se donne les moyens d’atteindre plusieurs objectifs, dont une plus grande proximité avec ses assurés. Idéal avec le client léger, qui peut s’installer sur n’importe quel portable – pour les personnels mobiles – ou poste de travail au sein des points d’accueil. Budgétaire ensuite. “Le client léger fait baisser nos investissements de 57 à 45 millions de francs, insiste Alain Poussereau, responsable du schéma directeur. De plus, le Gartner a calculé le coût total de possession (TCO) du client léger par rapport au client lourd dans notre cas. Si l’on considère celui d’un poste bureautique comme base 100, le client léger présente un TCO de 56 contre 110 pour le client lourd, dès la première année. “
Un premier test au centre de développement principal
Dès 2000, la solution client léger est confiée en test à la Caisse régionale d’assurance maladie (Cram) Nord-Picardie. C’est l’une des quatorze caisses de la branche retraite de la Sécurité sociale, mais aussi son centre de développement et d’intégration principal. “Lille est le terrain de montée en charge de la politique d’organisation de la branche retraite“, résume Alain Poussereau. A l’époque, la caisse cherchait justement à résoudre les problèmes de performance générés par le client-serveur. L’application concernée en premier lieu gère l’enregistrement des demandes de retraite et la régularisation des carrières. Elle liste les étapes de la carrière d’un salarié, les met à jour, comble d’éventuels manques avec des pièces justificatives, etc. Ecrite en PowerBuilder 6. 4, elle fonctionne sur des serveurs NetWare installés dans les vingt-six agences de la région et accède à une instance locale d’une base de données Oracle 7. 3. 4 hébergée sur un RS/6000 au siège lillois. Cette base est synchronisée avec une base régionale sur le même serveur.Les temps de réponse de cet environnement étaient difficiles à faire accepter aux agents. “Pour traiter un dossier, il fallait en moyenne 250 secondes, rappelle Patrick Turgy, responsable de l’architecture technique pour la Cram Nord-Picardie. Certaines transactions simples prenaient deux minutes. ” Au final, les délais sont encore moins bons que ceux des anciennes émulations GCOS dont disposaient les agents auparavant. Windows NT Terminal Server Edition de Microsoft et MetaFrame 1. 8 de Citrix vont considérablement réduire ces temps de traitement. “Sans aucune modification de l’application, simplement en l’utilisant en mode client léger, nous sommes descendus à 40 secondes par dossier, continue Patrick Turgy. Des délais qui, d’ailleurs, restent quasiment les mêmes avec un portable et un modem. “
Arrêt de la course aux évolutions matérielle et système
Avant d’identifier cette solution, la caisse Nord-Picardie avait tenté de nombreuses optimisations de l’environnement existant. Les essais concernant directement l’application – ajout d’index manquants, utilisation de davantage de procédures stockées, etc. – n’aboutissaient qu’à un délai décevant de 210 secondes par dossier. Quasi-inopérant également, le test du relais de trames à 128 Kbit/s. Par ailleurs, l’analyse du trafic IPX avait montré que certains composants PowerBuilder exigeaient un balayage permanent du serveur NetWare. La caisse avait donc tenté d’exploiter l’application directement sur les postes. Mais le gain de temps de 10 à 15 % demeurait négligeable. Il avait même été envisagé de rapatrier l’instance locale de la base sur des RS/6000 dans chaque agence. Mais la solution aurait été coûteuse. Le recours au client léger a résolu le problème. Il a aussi apporté d’autres avantages : plus besoin dassistance locale sur les serveurs NetWare, plus de synchronisation à opérer avec les bases Personal Oracle des PC portables et, surtout, arrêt de la course aux évolutions matérielle et système des postes de travail.
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