Microsoft, sans doute préoccupé par les échéances de fin d’année, a décidé de racler les fonds de tiroirs. En effet, depuis le 9 décembre, un brevet, portant le numéro 6 662 341, protège l’écriture de programmes en HTML
permettant l’apparition de fenêtres autonomes dans le navigateur Internet. (C’est un peu plus compliqué, mais je simplifie…).Certes, Microsoft affirme que ce dépôt de brevet laisse une certaine liberté aux développeurs. Mais on peut en douter.Et ce n’est pas tout : l’éditeur de Redmond est également en train de déposer des brevets sur la FAT. Un terme dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler, mais que vous utilisez tous les jours. La FAT (file
allocation table) est la technique qui précise la façon dont les fichiers doivent être physiquement stockés sur tout support de mémoire (disquette, disque dur, clé USB ou carte mémoire).Une sorte de table des matières des disques durs, si vous préférez. Cette FAT n’est pas nouvelle : les premières versions ont été développées par Microsoft en 1976. Aujourd’hui, la FAT, déclinée en plusieurs variantes (FAT16,
FAT32…) adaptées aux supports de stockage récents, est devenue un standard mondial pour le stockage de données.Votre caméscope numérique, votre player MP3, votre clé USB, votre Pocket PC et votre scanner utilisent tous une version de la FAT. Et Windows n’est pas le seul système d’exploitation à utiliser la FAT.En eux-mêmes, ces deux dépôts de brevets ne constituent pas un événement extraordinaire. Ce qui, en revanche, est assez inattendu, c’est qu’ils concernent des technologies existantes et déjà très répandues.Certes, Microsoft n’a pas encore clairement détaillé ses intentions sur la revente ou la concession de ces brevets aux différents constructeurs. Mais un tel verrouillage représente un risque certain pour l’indépendance des éditeurs de
logiciels et des constructeurs de matériel.Car le géant du logiciel peut aller très loin dans cette voie et exiger des royalties sur toutes les technologies en usage aujourd’hui, et sur tous leurs usages. Je ne voudrais pas donner de mauvaises idées à Microsoft, mais pourquoi ne
taxerait-il pas les clics de souris ?Et, pendant qu’il y est, l’éditeur pourrait envisager de breveter les plantages, une ‘ technique ‘ très souvent utilisée par Windows. Vous conviendrez avec moi qu’une telle mesure constituerait une inépuisable
source de profits pour le géant du logiciel…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 16 janvier
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