L’année dernière, le conseil d’administration acceptait pour le première fois la présentation de films tournés en numérique. Aujourd’hui, la tendance se renforce : une dizaine de films au format digital seront présents à Cannes
cette année, contre trois en 2002.Ainsi, Les Fantômes du Titanic, de James Cameron, La Petite Lili, de Claude Miller, ou encore The Brown Bunny, de Vincent Gallo, ont été intégralement tournés avec cette
technologie. Ces réalisateurs ont choisi de tourner avec des caméras numériques HD (haute définition). Un procédé qui, depuis son lancement pour Star Wars, ne cesse de faire des émules.‘ Avant, l’essentiel des tournages numériques se faisait avec des caméras DV (Digital Video), légères et adaptées aux petits budgets. Aujourd’hui, de plus en plus de réalisateurs ont recours aux caméras HD, plus
lourdes, mais dont la qualité commence à se rapprocher de celle des caméras traditionnelles ‘, explique Alain Rémond, directeur général de Barco France.Le numérique n’est plus uniquement un parti pris technique de production, mais devient un véritable choix artistique. Ainsi, Claude Miller a choisi de tourner en numérique, mais il préfère que son film soit projeté en 35 mm pour
des raisons esthétiques.
Le numérique au service des grands classiques
Outre la programmation de films tournés en numérique, c’est également la projection numérique qui fait du Festival de Cannes un précurseur en matière d’innovation technologique. Après une expérimentation réussie l’année dernière, le
Festival a consolidé son équipement en projecteurs DLP (Digital Light Processing Technology) dans les trois salles de la sélection officielle.Six grands classiques restaurés seront présentés en copie numérique haute définition : Les Temps modernes, de Charles Chaplin, trois films de Michael Curtiz, Le Roi et l’Oiseau, de Paul
Grimault, et la réédition de L’épouvantail, de Jerry Schatzberg.Clou technologique du Festival, une immersion en 3D dans l’épave du Titanic. Le documentaire de James Cameron, Les Fantômes du Titanic, sera projeté à l’aide de deux projecteurs numériques permettant de restituer le
relief.Comme l’explique Alain Rémond, ‘ Même si la projection numérique en reste au stade expérimental, au Festival de Cannes, son futur est prometteur. Aujourd’hui, le parc mondial se limite à 160 salles équipées
en projecteurs numériques. Mais son chiffre a déjà doublé depuis l’an dernier et devrait maintenir sa croissance exponentielle. ‘La mutation n’est plus en gestation : elle intéresse désormais le marché du film. Les sept plus gros studios américains ont créé le DCI, Digital Cinema Initiative, afin de réfléchir aux modalités de cet acheminement vers
l’industrie cinématographique numérique. Le comité doit remettre ses conclusions avant la fin de lannée et donner le feu vert en matière de normalisation des technologies digitales, seul frein réel à leur expansion industrielle.
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