Le système d’exploitation Linux a le vent en poupe. En témoignent les chiffres d’IDC : le nombre de serveurs Linux a augmenté de 212 % en 1998, passant de 236 000 à 748 000 unités en service dans le monde. Sur le marché européen des serveurs Web, Linux occupe la 2e place, avec 26 % de parts de marché, derrière Unix (32 %) et devant Windows NT (23,4 %).Le pouvoir d’attraction de Linux réside dans l’économie des coûts de licence traditionnels, la disponibilité du code source des applications, la stabilité et les performances des logiciels libres et leur nombre réduit de bogues, selon le Cigref.Mais l’adoption du système d’exploitation libre suppose des mutations importantes pour les directions informatiques des entreprises. Ainsi, le Cigref souligne le changement culturel dans la relation client-fournisseur qu’entraîne l’exploitation de Linux, la responsabilité accrue des DSI quant à la réussite des projets sous logiciels libres, la relative absence de support technique et le manque de lisibilité des offres disponibles sur le marché.
Un vide juridique entoure la licence GPL
Le Cigref pointe également les faiblesses et les incertitudes juridiques qui entourent le modèle de licence GPL sous lequel est distribué Linux. Ainsi, la GPL ne fournit aucune garantie à l’utilisateur du logiciel libre et l’oblige à publier toutes les modifications qu’il apporte au code source. Cependant, la licence GPL n’a pas de valeur juridique en France, et aucune sanction n’est prévue en cas d’abus. D’ailleurs, il n’existe pas encore de jurisprudence aux Etats-Unis et en France relative à l’exploitation abusive de code source distribué sous licence GPL.Les principales menaces de sécurité pouvant affecter les systèmes Linux sont les intrusions, les attaques virales et les dénis de service. Le Cigref estime cependant que la transparence du code source est un gage de sécurité, et note que des correctifs sont disponibles beaucoup plus rapidement que dans les cas de logiciels propriétaires. Linux n’expose pas à plus de risques qu’un autre système d’exploitation, en conclut le Cigref.
Les entreprises du Cigref rétives à Linux
Le Cigref recommande donc l’usage de Linux sur des serveurs Web, de fichiers ou des proxies. Linux semble également adapté à la bureautique. Cependant, le Cigref en contre-indique l’usage en environnement de production (informatique industrielle et de gestion). Bien que Linux soit plus avantageux financièrement avec des coûts d’acquisition, de déploiement et de maintenance plus faibles, l’offre de formation demeure de 10 à 20 % plus chère que les autres systèmes d’exploitation et le support technique moins accessible.Au sein des entreprises membres du Cigref, force est de constater que Linux ne soulève pas l’enthousiasme des directions informatiques. En 1999, aucune entreprise du Cigref n’utilisait d’application développée spécifiquement pour Linux. Seulement 35 % d’entre elles possédaient des projets en cours d’expérimentation et 56 % navaient prévu aucun développement sous Linux. Reste donc au Cigref à convaincre sa propre paroisse…
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