Malgré les 45 000 offres d’emploi que l’ANPE a recensées pour l’année écoulée, le nombre d’informaticiens au chômage a baissé seulement de 8 % entre le premier et le troisième trimestres 2005.
Ils sont encore près de 37 000 à rechercher un emploi.Ce constat n’étonne pas outre mesure Bernard Riquier, fondateur du cabinet de conseil en recrutement du même nom : ‘ La reprise du recrutement, constatée depuis dix-huit mois, s’accélère. En
revanche, s’il n’y a pas lieu d’évoquer de pénurie, on ne trouve pas toujours sur le marché les profils adéquats, tels que ceux de consultants fonctionnels et d’architectes. ‘En effet, nombre d’informaticiens subissent aujourd’hui encore les conséquences d’un manque de formation appropriée. Et particulièrement ceux qui ont travaillé dans des sociétés de services pour le compte
d’entreprises utilisatrices. Lors de grandes migrations, d’installation de progiciels ou de fusion de services informatiques, ils sont les premiers à en faire les frais, avec tous les problèmes d’adaptation qui apparaissent une
fois l’entreprise quittée. Le directeur informatique d’une banque déclarait récemment sans ambages : ‘ Il est plus difficile à un ancien coboliste de se mettre à Java qu’à un jeune diplômé
d’apprendre Cobol. Pour ce dernier, c’est seulement une question de volonté ! ‘
Deux à trois ans d’expérience exigées
Les derniers chiffres fournis par l’ANPE montrent cependant que 13 % d’informaticiens de moins de 25 ans sont en recherche d’emploi, soit 27 % de plus qu’au premier trimestre 2005. A cela, deux
explications : l’arrivée de nouvelles promotions sur le marché, mais aussi la prudence des entreprises qui préfèrent de jeunes expérimentés. Annette Monnot, consultante en recrutement chez Solic, note ‘ un
roulement entre sociétés qui ne profite pas à ceux en inactivité ‘.Toujours selon l’ANPE, dans les métiers des études ?” de l’analyste-programmeur au webmestre ?”, près de 40 % des embauches s’adressent à des développeurs disposant de deux et trois années
d’expérience. Chez les experts ?” population dont la panoplie va du support technique à l’architecte réseau, en passant par l’ingénieur base de données ?”, l’offre a doublé entre 2004 et 2005. Et
60 % des postes concernent des informaticiens ayant entre une et trois années d’expérience.Sélectives, les entreprises se situent encore loin d’un processus de recrutement de masse. La reprise ne profite pas à tous. D’ailleurs, le nombre de contrats à durée déterminée augmente, même si la proportion de 25 %
reste stable d’une année sur l’autre.
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