Après Julian Assange samedi dernier, c’était au tour d’Edward Snowden de faire son apparition au festival SXSW hier soir. Vivant en exil comme le lanceur d’alerte de Wikileaks, l’ex-consultant de la NSA a été contraint, lui aussi, de réaliser son intervention par vidéoconférence (Google Hangout en occurrence). Face à une audience d’environ 3000 personnes, Edward Snowden a réitéré son principal message : il faut lutter contre la surveillance généralisée de la NSA. « Ils mettent le feu à l’avenir d’internet, ceux qui sont dans cette pièce sont les pompiers », a-t-il lancé au public, conquis d’avance.
Mais comment résister ? Selon lui, pour protéger les libertés individuelles, il faut non seulement développer une « réponse politique », mais aussi « technologique ». Un chiffrement massif des communications permettrait de compliquer la surveillance généralisée, voire de la rendre économiquement non viable. Mais pour cela, il faudrait que le chiffrement soit plus simple à utiliser pour le commun des mortels. « Nous devons pouvoir verrouiller et sécuriser les données de manière immédiate et automatique. Les développeurs doivent aborder les choses de manière différente », explique Edward Snowden.
Le lanceur d’alertes a aussi dénoncé les « ratés énormes » de la NSA en matière de renseignement: « Si nous n’avions pas passé autant de temps à surveiller les gens, nous aurions pu attraper les suspects », a-t-il dit en prenant l’exemple de l’attentat contre le marathon de Boston en avril. L’ancien consultant, qui pouvait être interrogé par le public via Twitter, a par ailleurs affirmé à la question de savoir s’il referait la même chose, que « la réponse est oui, absolument ». « J’ai juré de défendre la Constitution et je l’ai vue violée massivement », a-t-il dit, avec l’image de la Constitution américaine en fond d’écran.
L’apparition d’Edward Snowden lors du festival SXSW n’a pas plu à tout le monde. Un élu républicain de la Chambre des représentants, Mike Pompeo (Kansas), avait notamment enjoint par lettre les organisateurs de « retirer leur invitation » à ce « traître et criminel de droit commun » qui a volé des documents militaires et doit en rendre compte devant la justice. Pour sa part, Tim Berners-Lee, créateur du World Wide Web, a remercié Edward Snowden pour son action. Il estime qu’elle était dans l’intérêt public.
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