Véritable mouton à cinq pattes, le chef de projet le plus recherché cumule de bonnes connaissances techniques, la maîtrise du pilotage de projets et une aptitude à la gestion d’équipe. Il doit aussi avoir un bon contact commercial afin d’assumer la relation avec les clients. Pour les recruteurs, la quête de cette perle rare tient du casse-tête. “Peu de candidats possèdent toutes ces aptitudes. Du coup, soit nous affinons les besoins du client afin de l’orienter vers un profil technique ou fonctionnel, soit nous proposons des profils flexibles, capables d’apprendre vite”, explique Vincent Maillard, consultant dédié aux nouvelles techniques au sein du cabinet de recrutement Mercury Urval. A charge, pour l’entreprise, d’assurer la formation technique ou métier.
Passer par une SSII pour acquérir des compétences
La situation se complique pour l’encadrement. Car chaque membre d’une équipe attend de son chef de projet qu’il le motive et qu’il sache le faire évoluer. “La gestion de mon équipe est essentielle à la réussite des projets. Et la soif de nouveauté de mes collaborateurs doit être canalisée et satisfaite”, indique ainsi Thomas Lopez-Pierret, directeur infrastructure chez Virgin. Certes, les cursus universitaires intègrent de plus en plus le management dans leur programme. Mais, pour ceux qui n’en ont pas bénéficié au cours de leur enseignement initial, des formations de moins de huit jours leur apportent un complément sur la conduite de projets, comme la planification, le reporting ou bien la gestion d’équipes.Reste que le passage par une SSII facilite l’acquisition de ce type de compétences. Du coup, nombre de jeunes ingénieurs s’orientent dans cette direction.“J’ai démarré par un poste d’ingénieur études et développement. Puis, peu à peu, mon plan de carrière s’est orienté vers la gestion de projets. J’ai alors bénéficié des formations proposées pour acquérir les compétences nécessaires. Et ce jusqu’au management d’une équipe”, témoigne Nicolas Monsarrat, directeur de mission chez Accenture. Après dix ans d’expérience, il se maintient à niveau en participant à des séminaires de “retour terrain”. “J’ai également été amené à enseigner les méthodes de conduite de projet à des collègues. J’ai ainsi rafraîchi mes acquis et pris un peu de recul”, précise-t-il.
Une bonne expérience du terrain est indispensable
En participant à de multiples missions, les chefs de projet valorisent leur employabilité. Les plus expérimentés sont tentés par d’autres aventures. “Les bons chefs de projet restent rarement plus de cinq ans à leur poste” constate Thierry Saunier, directeur des services informatiques chez Holy-Dis. Confrontée à de jeunes candidats peu expérimentés, Anne Lanani, consultante au cabinet de recrutement Resci, reste prudente: “Un chef de projet est très sollicité, notamment pour ses aptitudes à manager. La vision globale d’un projet exige une bonne expérience de terrain. Les jeunes candidats tendent à brûler les étapes. Bien sûr, nous constatons des échecs. Ce qui conduit le candidat à relativiser ses réelles capacités.” Les métiers liés au pilotage de projets ne semblent pas menacés. Le marché revient à une situation normale, où le nombre de postulants reste plus élevé que celui de postes offerts, faute de candidats expérimentés.
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