Après 4 ans et 6 mois de présidence au sein du groupe Bull, Guy de Panafieu a donné sa démission. Bercy a souri. Les marchés ont applaudi. Et les commentateurs ont sonné l’hallali. Rarement, on aura vu un grand patron susciter autant de philippiques et de traits assassins.L’ex-dirigeant ne porte-t-il pas un chapeau un peu trop grand pour lui ? Il est vrai que le ” casier ” de Guy de Panafieu est chargé. L’homme aurait la tare d’être inspecteur des finances. La belle affaire quand cette caste détient pratiquement la moitié des présidences des sociétés du CAC 40.À son arrivée, circonstance aggravante, Guy de Panafieu ne cachait pas non plus sa maigre connaissance du secteur, sachant à peine distinguer un PC d’un four à micro-ondes. Mais se rappelle- t-on que son prédécesseur, Jean-Marie Descarpentries, lorsqu’il débarqua de Carnaud Metal Box, était plus féru d’emballage que d’informatique.On critique enfin son caractère réservé. C’est une évidence : cet homme un peu pincé est loin d’être une bête médiatique. Il n’est jamais parvenu à acquérir le style propre à s’ouvrir les plateaux de télé. Plus sérieusement, si on juge son action, force est de constater que Guy de Panafieu a davantage liquidé que développé. Tout en accumulant les déficits.Mais est-il le seul responsable ? Il aura sûrement manqué à Guy de Panafieu pas mal de ” vista ” et de pugnacité. Mais c’est vers l’État qu’il convient de se tourner pour trouver le naufrageur.En 1999, Bercy refusait de ” remettre au pot ” tout en bloquant l’entrée d’un investisseur susceptible d’avoir la main un peu leste en matière de restructuration sociale.Résultat ? Trois ans après, Christian Pierret, secrétaire d’État à l’Industrie recherche aujourd’hui l’oiseau rare : un patron, connaisseur du monde informatique, de l’industrie, consensuel au plan politique et expert ès syndicats. Car sa principale mission sera malheureusement de gérer le déclin.
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