” En 1990, nos directives ont changé : nous devions installer une informatique de gestion non plus entièrement bâtie en interne, comme c’était le cas, mais achetée à 80 % à l’extérieur “, explique Jean Dagron, analyste supérieur au Cern, le Centre européen pour la recherche nucléaire. Ce grand laboratoire international de physique, qui emploie 2 700 salariés et reçoit la visite de plus de 4 000 chercheurs chaque année, se lance dans la modernisation de son système de gestion. Pour des raisons historiques, la solution doit impérativement fonctionner avec Unix et le SGBD Oracle. ” Le Cern a participé activement au développement d’Oracle. L’utilisation de cette base de données relationnelle était donc quasiment gratuite pour nous – un argument de poids, bien évidemment “, ajoute Jean Dagron. À l’issue d’une phase de 130 items de tests, le choix se porte sur le progiciel de gestion de Qualiac, basé justement sur Unix et Oracle. Suit une année de développement sur le site, en collaboration étroite avec l’éditeur. Dès 1992, une vingtaine d’applications financières maison sont reliées au progiciel. La solution gère ainsi les quelque 35 000 achats effectués chaque année, les feuilles de paie, les stocks ou l’équilibrage de la consommation des budgets. Mais dix ans plus tard, la solution s’essouffle et les applications en place vieillissent. C’est alors que le Cern décide de basculer l’ancien système vers une solution 100 % web. ” Un juste retour des choses, puisque c’est au Cern que Tim Berners-Lee a mis au point pour les besoins des physiciens le World Wide Web ! “, remarque Jean Dagron.
Migrer vers une architecture Internet trois tiers
Pour cette migration, l’équipe se tourne naturellement vers Qualiac, afin de conserver une cohérence avec les applications développées en interne. “Il est plus économique et viable de conserver les mêmes interfaces en les modifiant un peu que de les réécrire pour les installer sur un nouveau système”, précise-t-il. De son côté, Qualiac, qui ne dispose pas encore de version web, la développe spécialement pour le Cern. La solution évolue donc vers une architecture trois tiers, avec un serveur de données, un serveur d’applications et un servlet au standard HTML. Six mois plus tard, le Cern intègre cette nouvelle version à son système et teste les modules sur le terrain. Les applications sont connectées à Qualiac Web et tournent sur 24 serveurs Sun reliés à 37 bases de données (Oracle8i principalement). Après un mois de production, les utilisateurs apprécient l’interface et le login communs aux applications ainsi que l’indépendance vis-à-vis des plates-formes utilisateurs existantes et du monde Microsoft. “Même si la plupart utilisent Windows 2000 et IE5 !”, conclut en plaisantant Jean Dagron.
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