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Le Cern accélère son PGI avec une interface web

Le plus grand laboratoire de physique de particules au monde modernise son informatique de gestion. Dix ans après sa mise en production, il a basculé vers une solution tout web.

Tout le monde utilise le web. Mais rares sont ceux qui savent qu’il a été inventé par le Centre européen pour la recherche nucléaire (Cern). C’est un chercheur stagiaire, Tim Berners-Lee, qui a conçu en 1989, pour ses propres besoins, un système d’échange de données reposant sur l’hypertexte.Alors que le laboratoire de Genève est célèbre pour son informatique scientifique ?” à même de déchiffrer les résultats des plus grands accélérateurs de particules ?”, son informatique de gestion ignorait jusqu’alors l’“invention maison”. Dix ans après s’être doté d’un PGI, le mal est réparé. Le Cern a basculé vers une interface web, en mars dernier.

Personnalisation et intégration de l’interface dans le worklow

Auparavant, les modules finances, achats ou ventes de Qualiac tournaient sous Forms, une antédiluvienne version en mode caractères. “La migration devenait incontournable, reconnaît Jean Dagron, responsable des bases de données finances et achats. Les applications comme les versions SGBD n’étaient plus supportées. Par ailleurs, le web a permis de s’affranchir de l’hétérogénéité du parc (PC/Mac) et de l’environnement Microsoft. Enfin, avec une interface de saisie commune, il offre une cohérence aux développements maison.” Le Cern ayant fait l’impasse, en 1996, sur la version client-serveur, le passage au web a provoqué une révolution culturelle chez les six mille à sept mille utilisateurs. Du jour au lendemain, “l’écran bleu-vilain-mais-rapide de Forms” a fait place aux qualités graphiques et ergonomiques du web, mais aussi à sa relative lenteur, inhérente au chargement de pages.Première référence “full web” de Qualiac Web, le Cern a fait l’objet de toutes les attentions de l’éditeur français. Qualiac a livré les modules au fur et à mesure de leur portage, testant en grandeur nature leur conformité aux standards. Le redéploiement durera cinq mois avec l’assistance, en interne, de quatre personnes à temps partiel. Qualiac Web a répondu à deux attentes : la personnalisation de l’interface et son intégration dans le workflow. Sur le premier point, le Cern s’est toujours basé sur un ratio 80/20. Jean Dagron précise que : “80 % des applications sont achetées et 20 % sont développées en interne. L’outil graphique de Qualiac Web a permis d’homogénéiser les modules dans une même charte graphique. Ce qui a rassuré l’utilisateur.” Dans le circuit de validation/approbation, l’échange d’informations doit être permanent. Pour une demande d’achat, l’acheteur est tenu informé de lavancement de sa commande : accord du décisionnaire, envoi du bon au fournisseur, réception de la facture et paiement. Le Cern gère ainsi trente-cinq mille commandes par an. De son côté, le contrôle budgétaire peut récupérer, tous les matins, les mouvements comptables de la veille et les extraire au format Excel. Une souplesse bienvenue dans un centre qui en traite, chaque année, plus de un million.

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Xavier Biseul