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Le CeBIT lorgne à l’Est

Tourné vers son marché intérieur et ses voisins d’Europe centrale, le CeBIT 2001 a célébré la mobilité sous toutes ses formes
Mais sans innovations technologiques majeures

Le CeBIT 2001 se voulait la grand-messe du commerce électronique mobile, il en sera au moins resté la mobilité. Mise à toutes les sauces, cette thématique a dominé le salon allemand, qui s’est tenu du 22 au 28 mars à Hanovre. Un record d’affluence, puisque ce salon accueillait cette année quelque 8 000 exposants provenant de 60 pays et 700 000 visiteurs. Insensibles à un contexte économique troublé, les équipementiers télécoms ont rivalisé d’animations pour séduire le public, à défaut de lui présenter des nouveautés technologiques, freinés qu’ils sont par les difficultés techniques dans la mise en ?”uvre du GPRS, et par les contraintes réglementaires et financières dans l’adoption de l’UMTS. En marge de la véritable avalanche de téléphones mobiles à la norme GPRS, la mobilité en est restée à sa conception la mieux commercialisable : les terminaux.

L’absence justifiée de quelques grands constructeurs

Cette édition du CeBIT aura vu apparaître de nouveaux ordinateurs de poche utilisant Linux, et d’autres mixtes, GSM-PDA, comme celui de Samsung. Palm, dont on attendait aussi un téléphone mobile-ordinateur de poche, s’est contenté de montrer une nouvelle gamme grand public.Au bout du compte et malgré tout son attrait, la mobilité, telle que déclinée au CeBIT, laisse un goût d’inachevé, sans doute parce que, comme le soulignait Carly Fiorina, PDG de HP, lors de la cérémonie d’ouverture, “la mobilité n’a de sens que si l’on est capable d’offrir de réels services, et pas seulement une connexion Internet”. Peut-être aussi parce qu’éditeurs et constructeurs ne sont pas près d’en avoir terminé avec les guerres intestines. Ainsi, coup sur coup, Siemens s’est vu associé tantôt à Microsoft, avec l’utilisation du futur système d’exploitation Windows pour téléphones mobiles Stinger comme support de ses applications de commerce électronique mobile, tantôt à Sym-bian, avec lequel il faisait la démonstration d’un téléphone à écran couleur haute définition.En marge de cette agitation, les vraies nouveautés se dénichaient au détour d’une allée presque dégagée, tant les visiteurs se concentraient autour des fabricants de téléphones mobiles. Nouvelles technologies d’affichage et innovations en matière de stockage ou de réseau (lire pages suivantes) relevaient malgré tout la tenue de ce salon dont constructeurs et éditeurs considèrent “qu’il n’est plus le meilleur endroit pour initier des changements technologiques majeurs”, même si “les contacts commerciaux sont bons”. Pour la deuxième année consécutive, le CeBIT s’affirme comme le résumé, à destination de l’Europe centrale et germanophone, des nouveautés informatiques déjà apparues ailleurs. Preuve en est, plus de un visiteur sur trois et près de quatre exposants sur cinq sont allemands ou originaires d’Europe centrale.Le CeBIT 2002 pourrait bien changer complètement de visage. La plupart des locataires du Hall 1, où sont concentrés les grands constructeurs voient leur bail arriver à terme. Aux absents de cette année, dont Dell, Gateway et l’allemand Maxdata, pourraient s’ajouter d’autres noms prestigieux, tel que celui d’Oracle. “Le CeBIT coûte cher pour un résultat pas toujours quantifiable”, explique le dirigeant d’un exposant français.

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lain Lavenir, Christophe le Péru, et Paul Philipon-Dollet