Mais qu’ils sont frileux, ces Cassandre (*) ! Un petit nuage et hop, les voilà qui rangent leurs billes, comme des gamins sur la plage qui, à la première goutte, partiraient s’abriter en courant. Résultat : no logo, no pub, no fric nulle part ! Circulez ! Fini de rêver, interdit de créer, plus rien à acheter. Que tout le monde reste terré sur son bas de laine. Pourtant, je ne sais pas si vous avez pris des vacances, moi si, et partout où j’allais, bizarre, je n’étais pas seul : il y avait plein de marchands qui marchandaient et de touristes qui touristaient.Crise ou pas, ça troque à tout va, les gens se ruent sur les soldes, préparent la rentrée, bichonnent leur voiture. Alors, qu’est-ce qui vous prend, les Cassandre ? On ne pousse plus à la vente ? C’est quoi ce malaise vagal, ce catastrophisme viral qui veut nous faire croire que tout va mal parce que la Bourse est fada, les analystes clonés et AOM en mal de liberté ? Y’en a pourtant des choses à faire, la preuve : Messier rachète l’Olympia, Tapie change d’entraîneur à chaque match, Catherine Deneuve lance un journal… En voilà qui savent faire marcher le commerce ! Il faudrait leur dire, aux pythies grelottantes, que l’économie n’est pas le TGV Méditerranée : s’il y a des hoquets ici et là, tout le monde n’est pas malade pour autant !Hélas, plus le business est high-tech, plus les Cassandre font “Aïe ma tête !“. Eh bien, non, internet ne va pas fermer, oui, les gens et les entreprises vont encore avoir besoin d’ordinateurs et de réseaux, de logiciels et de services. Jai une idée : les entrepreneurs qui bougent devraient faire de la pub ! Je verrai bien une affiche du genre : “Pendant que vous pleurez, nous on crée ! ” Ou encore : “Les fripons frissonnent, les marchands marchent…” Bon, rassure-toi, maman, je crois que je ne ferai pas carrière dans la pub, je reste pianiste dans un bordel.(*) Catégorie regroupant certains industriels, investisseurs, analystes, pubeux et communicateurs peureux, que je ne nommerai pas, pour éviter les procès.
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