‘ La dégradation du marché des actions, et en particulier des valeurs technologiques, n’est pas liée au contexte international. Elle est due aux difficultés structurelles des entreprises, qui restent plus que
prudentes en matière d’investissement. ‘ Les paroles de Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de CDC IXIS Capital Market, tombent comme un couperet devant le parterre d’investisseurs réunis à l’occasion
de la grand-messe annuelle de l’Afic (Association des investisseurs en capital).En clair, si la guerre avec L’Irak éclate, il ne faudra pas attendre de miracle à la fin des conflits : ‘ La Bourse n’opérera pas de remontée rapide. ‘ La perte de 20,7 milliards
d’euros de France Télécom, par exemple, ne peut être imputée à une simple crise conjoncturelle. L’indice technologique IT CAC 50, qui a déjà perdu plus de 13 % depuis le début de l’année, ne devrait donc pas connaître de sitôt
l’embellie.
Risque est souvent synonyme de rendement élevé
Malgré tout, les investisseurs en capital-risque présents semblaient plutôt sereins. Peut-être parce qu’ils disposent de l’argent nécessaire pour investir encore pendant deux ou trois années ? Mais aussi parce qu’ils ont encore la
possibilité de récupérer plusieurs fois leur mise lors de la revente de leurs investissements à des sociétés industrielles. En 2002, les cessions d’entreprises ont ainsi représenté 2,25 milliards d’euros, alors que, au plus fort de la bulle, en
2000, elles ne représentaient que 1 milliard d’euros. La Bourse était alors la voie royale.Ainsi donc, selon l’Afic et Ernst & Young, le TRI annuel (taux de rendement interne) du capital-investissement est de 24,8 % sur 10 ans. Mieux encore, avec les sociétés technologiques (capital-risque) il grimpe
jusqu’à 28,2 % sur 10 ans.L’investissement à long terme dans les jeunes pousses high-tech se révèle bien plus rentable que la Bourse. Patrick Artus conclut par cette boutade : ‘ Plus on accepte une dose de risque, plus on a un
rendement important. Si bien que le portefeuille optimal ne devrait comporter aucune action. ‘Certes, mais Patrick Artus oublie de signaler que, entre 2001 et 2002, le TRI du capital-risque a baissé de 22,3 %. Si les fonds réussissent à maintenir leurs performances, pour les meilleurs, ou à ‘ sauver les
meubles ‘, pour les autres, c’est en diversifiant leur portefeuille, tant par des opérations de capital-risque que par des LBO (acquisition avec effet de levier).Fonds disponibles, TRI avantageux… les investisseurs ont toutes les clés en main pour réinvestir dans les sociétés technologiques, d’autant que les valorisations sont revenues à des ratios raisonnables. Encore faut-il que les
capital-risqueurs n’aient pas besoin de refinancer les sociétés présentes dans leurs portefeuilles.
Et ça, c’est loin dêtre certain…
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