Marché boursier morose, cours massacrés… Les entreprises high-tech du Nouveau Marché sont aujourd’hui contraintes d’étudier des modes de financements alternatifs si elles veulent poursuivre leur développement. C’est dans ce
contexte que
Capital-IT, la grand messe du capital-risque, qui se déroulera du 28 au 30 octobre, s’inscrit. Cette manifestation propose pour la deuxième fois consécutive une journée entière consacrée au
Pipe (Private Investment in Public Equity), dont les opérations se multiplient depuis 18 mois.Ce mécanisme financier consiste à faire appel à un investisseur privé (souvent une société de capital-investissement) auprès duquel l’entreprise procède à une augmentation réservée de capital. Si le Pipe a eu du mal à s’installer en
France, alors qu’il était largement utilisé aux Etats-Unis, c’est aujourd’hui une méthode éprouvée. Elle peut s’appliquer à tous les secteurs, et en particulier à celui des entreprises high-tech.
De bons fondamentaux ne font pas toujours une bonne cote
Fin février par exemple, l’éditeur de solutions de CRM Access Commerce coté sur le Nouveau marché réussit à lever 3,3 millions d’euros auprès de Sgam Private Equity et de Spef e-fund. Plus parlant encore, Turennes Capital
Partenaires associé à une holding financière IDSud a investi 3 millions d’euros dans Newtech Interactive en juillet 2002, bien que le cours de cette dernière accusait une baisse de 30 % depuis janvier. ‘ Les
candidats potentiels sont nombreux.. Ce n’est pas parce qu’une entreprise ne vaut plus rien en Bourse, qu’elle ne possèdent pas de bons fondamentaux ‘, commente Philippe Hayat, responsable des investissements NTIC de la
Sgam. Et pour cause, à défaut d’être toujours rentables, ces entreprises, par essence plus matures, font du chiffre d’affaires, possèdent un portefeuille client, ont des valorisations attractives (et
souvent inférieures à celles des entreprises non cotées).En fait, investir dans une entreprise cotée est moins risqué que de s’aventurer dans une entreprise en phase de création. D’une part, les sociétés sont plus transparentes (leurs résultats sont audités par des commissaires au comptes,
elles étaient jusqu’à leur statut de penny stock suivies par des analystes). D’autre part, ‘ il y a toujours des actifs à revendre dans une entreprise cotée en cas de faillite. Même quand vous investissez
dans une SSII… Les investisseurs retombent sur leurs pieds ‘, explique cet observateur du secteur. En particulier parce que le Pipe n’exclut pas les clauses de liquidations préférentielles. En cas de faillite de
l’entreprise, ces investisseurs (même s’ils sont les derniers arrivés dans le capital) seront les premiers payés.
La Bourse est inadaptée aux petites capitalisations des penny stock
Certes les sociétés de capital-investissement profitent d’une brèche laissé par le marché, mais elles sont aujourd’hui les seules à faire encore confiance aux entreprises technologiques, comme l’explique ce patron de penny
stock : ‘ Le marché boursier est inefficace pour les petites et moyennes capitalisations. Peu de Sicav sont spécialisées dans les small cap. Quant aux emprunts bancaires, ils assurent du financement à court
terme. Et à condition que les banques veuillent bien vous faire confiance. C’est pourquoi nous sommes contraints d’ouvrir notre capital a de nouveaux actionnaires, et donc de le diluer. ‘ L’entrepreneur oublie de préciser
qu’un appel au marché aurait eu pour conséquence la même dilution du capital.Rechercher un actionnaire privé peut avoir d’autres conséquences positives. En particulier si le cours de l’entreprise est volatile. Pour Olivier Hua, directeur des participations de
Turenne Capital Partenaires, ‘ Un investisseur est aussi un partenaire. Il est là pour aider l’entreprise dans son développement. Faire entrer une société de
capital-investissement s’explique aussi par la volonté davoir un actionnariat plus sain. ‘Une question reste cependant en suspend. Le Pipe sera t-il toujours aussi attractif quand la Bourse jouera de nouveau son rôle ?
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