Un tiers de la fonction publique fédérale au Canada partira à la retraite dans les cinq ans à venir. Ils ne seront pas remplacés. Ce qui peut ressembler à un rêve de Premier ministre français est surtout rendu possible par la volonté
des gouvernants d’Ottawa de compter sur les technologies de l’information (TIC) pour pallier cette situation. Et continuer de servir dans des conditions satisfaisantes la population canadienne.‘ Aujourd’hui, cent trente-cinq services administratifs sont déjà accessibles en ligne. Soit l’équivalent de quelque huit millions de formulaires papier ‘, explique Michelle d’Auray, la
dirigeante principale de l’information au Canada. Cette fonction n’a pas d’équivalent en France. Ce poste, créé en 1993, a été placé auprès du président du Conseil du trésor du Canada. Son rôle ? Trouver les budgets une fois que les différents
ministères ont identifié les programmes de TIC qu’ils pouvaient mettre en place pour gagner en efficacité.
Une équipe dédiée aux TIC
Au total, ses équipes emploient deux cents personnes : fonctionnaires et contractuels, avec un budget total de 480 millions de dollars canadiens pour la période 1999-2005. ‘ Nous intervenons également
sur le choix des infrastructures techniques partagées par les différents ministères, complète Michelle d’Auray. Comme par exemple, le réseau intranet ou les modalités d’authentification des internautes qui accèdent aux sites
gouvernementaux, voire qui utilisent nos services interactifs ‘. Pour ce faire, le gouvernement dispose d’un portail unique
(www.canada.gc.ca). Qui sert de points d’accès tant pour les ressortissants canadiens, les entreprises ou les non-Canadiens. ‘ Chaque ministère détient son propre site
internet, qui respecte les normes de configuration que nous avons établies. Qu’il s’agisse de répartition des rubriques ou du moteur de recherche intégré ‘, prévient la dirigeante principale de l’information. Et la
consommation suit. En 1999, seuls 6 % des Canadiens avaient utilisé internet pour communiquer avec l’Administration ou les services gouvernementaux. Cette année, ils sont 39 % à avoir emprunté ce canal.Etat fédéral oblige, les particularismes de chaque province se doivent d’être respectés. Ainsi, il est possible d’inscrire sa PME au Registre du commerce en passant par le site internet de l’Etat fédéral. Mais, selon l’adresse de
domiciliation que l’on indique, les pages consultées précisent les critères juridiques posés par la province du lieu de création de la société. Soit une sectorisation fine, rendue possible par internet. Autant de déclinaisons en ligne qui valent au
Canada d’être classé pour la troisième année consécutive en tête des pays les plus avancés par le cabinet Accenture en matière d’Administration électronique. Tandis que la France se contente de la douzième place. Peut mieux faire, donc.
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