Un mutant… Moitié reflex numérique, moitié caméra, cet appareil d’un nouveau type donne du souffle au marché morose du caméscope et brouille encore plus les genres. Technologiquement, le Nex VG10 de Sony tire son ADN des compacts à optiques interchangeables sortis peu avant l’été et qui font un carton. Au menu, un grand capteur APS-C de 14 Mpix et une cadence infernale en rafale de 7 images par seconde. Le constructeur japonais a également optimisé l’électronique afin de le rendre plus performant en vidéo (en 1 080i, il tourne à 60 images par seconde), avec une optique adaptée aux besoins de zoom de la vidéo, à savoir un 18-200 mm. L’arrivée de capteurs photo dans le monde de la vidéo n’est pas le fait de Sony, mais de Canon. Avec son capteur plein format, le reflex EOS 5D Mark II a joué les révolutionnaires, en s’approchant de la qualité des caméras pros pour un prix bien inférieur (2 000 euros nu). C’est avec lui, par exemple, qu’a été intégralement tourné le dernier épisode de la sixième saison de la série Dr House ! Pour autant, ce tournage a été réalisé en utilisant le reflex en “ mode cinéma ”, en le coinçant dans un savant appareillage (avec écran externe, pare-soleil, rail, etc.). Pour l’utilisateur lambda, qui tiendra son appareil à main levée, les résultats seront bien moins satisfaisants. Réponse de Sony à ce problème : une vraie caméra à grand capteur et baïonnette photo, dont l’ergonomie est beaucoup mieux adaptée à la vidéo qu’un reflex traditionnel. Sa poignée stabilise la prise en main, l’écran déporté sur le côté est bien plus pratique que celui des reflex, et le son n’a rien à voir avec celui des pauvres micros embarqués des appareils photo.
Un capteur géant dans la caméra
Ajoutez à cela un vrai viseur et une vraie optique qui, contrairement au caméscope de papa, peut être changée… Par une des trois optiques Nex disponibles bien sûr, mais aussi, moyennant l’usage d’un adaptateur, par les optiques Sony Alpha et surtout n’importe quel type d’optique 24 x 36. Rien qu’avec le zoom 18-200 mm, les résultats sont excellents: l’image est hyperprécise, parfaitement fluide et propre. Et ce, même en basse lumière, grâce au fameux capteur… vingt fois plus grand que celui d’un caméscope traditionnel. Jouer sur la profondeur de champ en cadrant un portrait, passer du premier plan à l’arrière-plan tout en douceur avec la molette de mise au point, tout cela est possible. Un régal !Le tableau pourrait être parfait si Sony n’avait pas fait l’impasse sur certains (gros) détails. Le plus pénible est l’unique bouton de déclenchement de la vidéo positionné à droite et qui oblige des allers-retours de la main gauche quand la caméra est tenue par sa sangle : pourquoi ne pas en avoir placé un sur le dessus et un sur l’écran ? Et d’ailleurs, pourquoi l’écran n’est-il pas tactile ? Et pourquoi diable n’y a-t-il pas d’indicateurs de surexposition (zébras) dans le viseur ? On comprend l’absence des prises XLR compte tenu du faible prix de la caméra face à un outil professionnel, mais celle du mode Raw en photo est tout à fait inexplicable. Dommage.Outre ces erreurs de conception, le VG10 doit composer avec une limite physique : l’impossibilité de bénéficier d’un zoom motorisé. Optique photo oblige, la course entre les focales est trop rapide pour de la vidéo. Pour tourner correctement avec ce modèle, il faudra donc privilégier les focales fixes. Mais si le tableau n’est pas parfait, l’engin n’en demeure pas moins impressionnant. La qualité de fabrication en fait un bel objet avec lequel il est agréable de travailler et les images qui sortent de ce boîtier à 2 000 euros (optique comprise) font le bonheur de la rétine. Surtout, pour l’instant, il est le seul sur le segment…
Une caméra qui vient de la photo
Le VG10 est un dérivé des Nex 3/5 avec lesquels il partage électronique, capteur et baïonnette. Cette dernière lui permet de recevoir n’importe quelle optique Nex. Et n’importe quelle optique tout court puisqu’il existe déjà des dizaines de bagues adaptatrices !
Enfin un caméscope qui soigne le son !
Le micro est le parent pauvre des caméscopes et appareils photo. Celui du VG10 est tout l’inverse : équipé de quatre capsules omnidirectionnelles, il nous a bluffés par sa qualité de capture du son. Livré avec une bonnette antivent, c’est le meilleur dans le monde du caméscope expert.
L’oubli de Sony
Le VG10 n’a qu’un seul déclencheur vidéo sur le côté droit. Or quand on le tient par la poignée supérieure, l’endroit idéal pour en placer un second serait à côté de l’écran puisqu’il sert à stabiliser l’engin. En outre, l’écran est dépourvu de fonctions tactiles.
Le capteur qui fait toute la différence
La révolution tenait à deux impératifs : une baïonnette pour utiliser un parc de bonnes optiques et surtout un capteur capable de récupérer beaucoup de lumière et de rendre les arrière-plans flous. Accompli en vidéo 1080i, ce capteur APS-C assure aussi en photo, shootant d’excellents JPeg de 14 Mpix, propres jusqu’à 3200 Iso. Regret : pas de mode Raw disponible.
Le viseur qu’il manquait aux reflex
Le viseur, aussi lumineux que bien défini, isole très bien l’œil. Pratique en cas de haute ou basse lumière. C’est l’un des gros avantages du VG10 face aux reflex, avec lesquels la mise au point sur l’écran en mode vidéo est plus laborieuse.
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