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Le Cadif change de braquet transactionnel

Pour gérer le canal internet, la banque remplace le serveur télématique de Cosmosbay par le serveur d’applications J2EE Websphere.

Le Crédit Agricole Ile-de-France (Cadif) fait preuve d’innovation. En matière de stratégie multicanal, il vient de choisir d’implémenter un serveur d’applications standard. Il s’agit , en l’occurrence, de Websphere 3. 0 d’IBM, hébergé sur une plate-forme AIX. Il a choisi de ne pas prendre la même option que la Caisse nationale du Crédit Agricole (CNCA), dont la mission est d’assurer l’homogénéité et la cohérence des choix technologiques de l’ensemble des caisses régionales. Dans le cadre du projet Banque accès multiples, le Cadif a privilégié, depuis plusieurs années, les choix transactionnels des serveurs télématiques de Datamedia ou de Cosmosbay. Mais la caisse du Crédit Agricole de la région francilienne, compte tenu de son marché spécifique, et à l’occasion d’une refonte totale de son site, a pris la décision d’abandonner le serveur de Cosmosbay.Preuve à l’appui, il pointe du doigt l’explosion du trafic internet sur son site de banque en ligne. Depuis le mois de septembre 1999, le nombre d’internautes qui y accèdent a été multiplié par dix. Ils étaient, en effet, plus d’un demi-million pour le seul mois de janvier 2001. C’est le franchissement de ce cap qui a poussé le Cadif à plébisciter la robustesse d’un serveur d’applications, notamment pour la connexion à ses bases de données. Selon François Peltier, son directeur des nouvelles technologies, Websphere sera aussi couplé à une solution de gestion de contenu, dont la sélection est actuellement en cours.

BEA en embuscade avec son serveur Weblogic

e faisant, le Cadif a écarté le choix de Weblogic, de BEA Systems. Pourtant, cet éditeur disposait de sérieux atouts. Son middleware Tuxedo est livré avec le serveur de Cosmosbay. Mais BEA affronte également le conservatisme des banques. Certaines d’entre elles évoquent, en effet, la crainte d’être liées à un fournisseur dont la pérennité financière – à la différence de celle d’IBM – ne serait pas forcément assurée. Toutefois, chez BEA, on assure que deux caisses régionales seraient entrées en production avec Weblogic, tout en soulignant ses références dans d’autres filiales du Groupe Crédit Agricole, et notamment Indosuez Luxembourg pour son service de banque privée en ligne e-Private.En face, Datamedia, l’éditeur d’Irisa, n’entend pas se laisser faire. Il serait ainsi en train de procéder à l’équipement des caisses du Crédit Agricole précédemment clientes de Cosmosbay, qui a cessé son métier d’éditeur. Parmi ses références phares figure la Caisse régionale de Centre France, l’une des plus importantes en taille, dont le centre serveur installé à Clermont-Ferrand, équipé d’Irisa, fédère déjà les canaux automatiques des agences sur quatre départements. Mais sur internet, le centre n’enregistre encore qu’un nombre de connexions relativement bas. Irisa y est configuré pour être à même de gérer soixante connexions simultanées. Et ses capacités de génération de pages statiques s’avèrent aujourd’hui, suffisantes, selon Ramon Ferrer, directeur banque à distance de la Caisse régionale de Centre France.

Des développements CTI sont en cours sur Irisa

Cette caisse utilise aussi Irisa pour son canal minitel et, surtout, pour son canal voix. “Irisa est capable de centraliser le routage des appels, en évitant de recourir à des PABX Alcatel dispersés sur des centres d’appel dans quatre départements”, souligne Ramon Ferrer. Les centres d’appel se connectent par un routeur dédié au serveur Irisa, couplé, pour l’occasion, à un serveur vocal. Le directeur banque à distance estime également que les développements de couplage téléphonie – informatique (CTI) sur Irisa seraient en voie d’être préconisés à l’échelle nationale par la CNCA. Cette dernière se refuse, cependant, à tout commentaire.

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Samuel Cadogan