Le scandale des décodeurs TNT tombant en rade lors du passage au tout-numérique n’aura peut-être pas lieu. Après les révélations faites hier par le journal Que Choisir, annonçant que 300 000 à 500 000 appareils pourraient être concernés, les constructeurs et les pouvoirs publics tiennent à calmer le jeu : aucun spectateur ne se retrouvera face à un écran noir.
C’est la mise en place d’une nouvelle norme de diffusion de la TNT, qui pourrait avoir lieu le 5 mai, qui est le point de départ de cette polémique. Pour permettre la transmission de données de plus en plus importantes, l’émission de la NIT (Network Information Table, la table qui définit les numéros des chaînes), ne se fera plus sous la forme d’un, mais de deux paquets de données. Or certains adaptateurs ne seraient pas en mesure de lire les informations véhiculées dans ce second morceau.
Le passage au tout-numérique servira de révélateur
La mise en place de la nouvelle norme passera totalement inaperçue pour les spectateurs. C’est dans un second temps, lors du passage au tout-numérique qui obligera à procéder à une nouvelle mémorisation, que des problèmes pourraient survenir, telles une panne totale ou la disparition de chaînes.
Un scénario à exclure chez Metronic, un constructeur qui détient 20 % des parts de marché des adaptateurs numériques. « Je n’ai jamais vu un décodeur, même chez les marques concurrentes, qui, pour une quelconque raison, se met à ne plus recevoir certaines chaînes », rassure Nicolas Lamblain, responsable recherche et développement chez Metronic.
En revanche, il n’exclut pas une perturbation portant sur la numérotation : « Le pire qui puisse arriver, c’est que les chaînes ne soient plus accessibles au bon numéro ».
Une norme qui reste à définir
Le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec), qui regroupe des marques comme LG, Philips, Sagemcom, Samsung, affiche de son côté une sérénité étonnante.
Bernard Heger, délégué général du syndicat affirme que « sur toutes les marques [que le syndicat représente, NDLR] qu’il s’agisse de modèles anciens ou récents, il n’y aura aucun problème. Cela fait longtemps que l’on a vérifié leur compatibilité ». Et de lancer une pique à l’égard de la concurrence en estimant « qu’il règne une grande incertitude sur les modèles chinois, où personne n’est là pour vérifier le respect des normes. »
A l’heure actuelle, vu que la norme n’est pas encore finalisée, il est impossible de dresser un inventaire des marques ou des modèles qui pourraient être affectés par la fragmentation de la table de numérotation.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en charge du dossier, souhaite rassurer les détenteurs d’un équipement de réception numérique. Il indique « élaborer une solution technique qui ne devrait pas perturber le parc existant ». Les consommateurs apprécieront sa capacité d’anticipation alors que le chantier du passage au tout-numérique est entamé depuis 2005…
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