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Le broadcast gagné peu à peu par la fièvre d’IP

Lors de son premier symposium international, GlobeCast, la branche satellite de France Télécom, affirme ses ambitions dans le monde d’IP. Rencontre à Batoumi, capitale de la république d’Adjarie, avec Alain Baget, directeur de la stratégie.

O1 Réseaux : Il semblerait que le broadcast par satellite soit touché par la fièvre IP ? Alain Baget : Tout à fait. IP est un protocole de transmission qui n’est pas si différent du DVB. Il est assez facile à manipuler, et il n’y a aucune raison pour que l’audiovisuel ne se serve pas d’IP comme support de travail. Dans le domaine des réseaux d’entreprise, on avait la possibilité de mettre des informations audiovisuelles sur un Intranet, mais c’était beaucoup plus lourd. Le protocole IP nous permet aussi d’élargir notre marché vers le monde de l’entreprise, notamment les multisites. Nous bénéficions de très bons débits et nous pouvons diffuser des informations à coûts réduits dans l’entreprise.01 R. : Justement, on entend parler de VPN-IP par satellite. Ne vous trouvez-vous pas, avec ce genre de service, en concurrence avec Equant ?A. B. : Pas forcément. Jusqu’à présent, nous travaillions avec Global One. Désormais, nous collaborerons avec Equant. Il peut arriver que l’on soit en concurrence avec eux sur certains appels d’offres. Mais, je pense que, le plus souvent, nous pourrons proposer des solutions mixtes [terrestres et satellites, NDLR], surtout pour boucher les trous de couverture. Nous sommes plutôt complémentaires dans des pays peu développés en infrastructures de type fibre optique, par exemple.01 R. : Mais IP ne représente-t-il pas une grande part de votre activité ?A. B. : La part d’IP dans notre chiffre d’affaires tourne autour de 5 %. Nous espérons porter cette part à environ 20 % d’ici à cinq ans, ce qui sera plus significatif. Il faut bien rappeler que nous avons lancé les premiers services vers la fin de l’année dernière. Nous devons procéder à une véritable éducation car il n’est pas facile, culturellement, de mettre son Intranet sur satellite, mais peu à peu les entreprises y viendront. Pour l’heure, nous vendons essentiellement notre service de base Mcast Connect [service de bande passante à hauts débits, NDLR].01 R. : Pour l’heure, vous ne vendez à Batoumi que la diffusion de programmes TV sur l’Europe. Pensez-vous pouvoir vous implanter aussi dans IP malgré un certain déficit du parc informatique ?A. B. : Tout à fait. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais ça peut venir assez vite tout de même. Des régions comme celle-ci ont de vrais besoins de communication, et le satellite s’avère être le meilleur moyen pour satisfaire ces besoins étant donné le maigre développement des infrastructures terrestres.01 R. : Rencontrez-vous vos concurrents sur ces marchés ” exotiques ” ?A. B. : Force est de reconnaître qu’on ne les rencontre pas beaucoup. Il faut dire que certains d’entre eux, comme BT Broadcast ou encore KPN, ont quelques soucis domestiques.01 R. : Vous réalisez encore une forte part de votre activité en France, comment cela va-t-il évoluer ?A. B. : Le marché français peut encore croître de manière importante avec les services IP comme relais de croissance. Cela va s’avérer également à l’étranger, mais de manière moins prononcée. n

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Jérôme Desvouges