Nous vous avions déjà parlé du capteur EXR lors du test du F200EXR. Développé pendant des années dans les laboratoires de recherche de Fujifilm, ce capteur est ce qui se fait de mieux dans le monde des compacts. Sans rentrer dans des détails technologiques avancés, ce capteur est capable de corriger les sous-expositions et les surexpositions en capturant simultanément deux images et en additionnant le résultat, et se révèle excellent en basse lumière en divisant sa définition par deux. Après tant d’investissement dans un tel capteur, il était légitime et prévisible que la marque nippone décline sa technologie pour d’autres appareils photo numérques (APN ). C’est chose faite avec le S200EXR (attention à ne pas confondre avec le F200EXR!), le nouveau bridge haut de gamme de Fujifilm.
Equipé d’un gros zoom x14,3, l’appareil met bien sûr en avant les propriétés de son capteur: le mode standard où il «shoote» en 12 Mpix, le mode de plage dynamique étendue (6 MPix) qui expose correctement aussi bien les hautes que les basses lumières et un mode haute sensibilité (6 Mpix encore) qui capture les images jusqu’à 12800 ISO. Une valeur très élevée et sans doute très optimiste. Après avoir testé le F200EXR, on pronostique que l’appareil délivrera de bonnes images jusqu’à 1600 ISO, ce qui est déjà énorme pour un compact.
Outre le capteur, l’optique offre une bonne plage focale allant de 30,5 à 436 mm (en équivalent 24×36), soit un petit grand-angle et un très bon zoom. Normal, cette polyvalence est la raison d’être des bridges. Pesant plus de 800 grammes, l’appareil est un gros bébé et, avec des valeurs d’ouverture de 2.8 à 5.6, on a bon espoir que Fujifilm ait travaillé la partie optique avec grand soin.
Une petite déception concerne l’écran. Contrairement à certains de ses aïeuls, celui-ci est fixe. On aurait préféré un écran amovible, plus pratique dans biens des occasions. Fujifilm annonce cependant que la dalle est de «dernière génération» et offre d’excellents angles de vision. Hormis l’entrée de gamme à 115.000 pixels et quelques appareils d’exception à 460.000 pixels, l’immense majorité des appareils photo offre le même nombre de pixels que le S200EXR, avec des niveaux de qualité très différents. On attendra de l’avoir en main avant de se prononcer.
Qui dit gros bridge dit ergonomie proche du reflex. Or, de nos jours, reflex rime de plus en plus avec RAW, le format de fichier numérique équivalent au «négatif». Bonne pioche, le S200EXR propose ce format. Mais, selon les informations dont nous disposons, l’appareil déclenche soit en Jpeg soit en Jpeg+RAW. Or, non seulement le RAW prend plus de place mais écrire les deux fichiers en même temps est encore plus dur. Espérons que Fujifilm a prévu une mémoire tampon suffisante pour ne pas paralyser l’appareil entre deux clichés…
Un appareil moderne se doit de disposer de techniques d’optimisation d’image et de retouche: le S200EXR ne fait pas exception. Il dispose toujours des simulateurs de rendu de pellicules Fujifilm, afin de retrouver la patte argentique sur ses images numériques. Un mode que l’on peut doubler avec un bracketing, qui pourra appliquer plusieurs filtres différents sur la même image. Autre raffinement, les modes Pro Focus et Pro Low Light: l’un simule les arrière-plans flous, l’autre limite le bruit en basse lumière. Dans les deux cas, l’appareil additionne plusieurs images capturées simultanément.
Pas de miracle côté vidéo. C’est du mode VGA (640×480 pixels), sans haute-définition possible. Non rédhibitoire bien sûr, mais il faudrait que Fujifilm se secoue les puces! Du compact au reflex, toutes les marques proposent des APN filmant en HD. Il s’agirait de rester dans la course. Nouveau capteur, nouvelle optique et de nombreuses options d’amélioration de l’image… Fujifilm a mis le paquet pour son nouveau bridge. Et cela se ressent sur le prix de l’appareil, puisqu’il sera commercialisé à la fin du mois de septembre à 499 euros, au prix d’un petit reflex.
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