Bébés, adultes, vieillards et même les participants de la Ferme des célébrités possèdent un minimum de bon sens. Ce petit quelque chose d’indéfinissable qui permet à chaque être humain de comprendre instantanément le monde autour de
lui, sans avoir besoin de réfléchir pendant de longues minutes.Il en va ainsi de certaines choses qui nous semblent ‘ logiques ‘ : n’importe quelle personne est plus jeune que sa mère, les machines électriques nécessitent de l’énergie pour fonctionner, on peut éteindre un
feu avec de l’eau…Ces petites choses qui font notre quotidien sont totalement étrangères aux ordinateurs. Ces derniers savent jouer aux échecs ?” et même battre les meilleurs joueurs humains ?” mais ils sont dénués de bon sens.
Résultat : on estime qu’un enfant de cinq ans en sait plus que n’importe quel ordinateur au monde.Car on ne parle pas ici d’intelligence artificielle (AI) mais d’un simple raisonnement permettant par exemple de boire du café en se levant le matin, une action simple qui demande en réalité énormément de bon sens pour
trouver le café, préparer le breuvage, ajouter du sucre, etc.
Ce constat a amené un des laboratoires du MIT, le Massachussets Institute of Technology, à lancer un vaste projet ?” Open mind commonsense ?”, où chaque internaute peut
venir déposer ses ‘ bons sens ‘ dans
une base de données. On y trouve 700 000 fragments d’informations, écrits par 14 000 personnes, comme ‘ Sous les ponts, il coule souvent de
l’eau ‘,
‘ Les pistolets sont des types d’armes ‘,
‘ Le dentifrice sert à se brosser les dents ‘, etc.Cette base de données est ensuite utilisée dans de nombreux projets. L’un des plus simples consiste à améliorer la qualité des moteurs de recherche. Ainsi, si un utilisateur tape ‘ Mon chat est
malade ‘, le programme devra de lui-même tenir le raisonnement suivant : ‘ Un chat est un animal – Les gens ne veulent pas que leurs animaux soient malades – Un vétérinaire peut soigner les animaux – Mieux vaut se
rendre chez le vétérinaire le plus proche plutôt que d’aller chez un vétérinaire lointain. ‘ Et ensuite proposer le nom des trois vétérinaires les plus proches du domicile de la personne.Autre application possible : la recherche de photos. Imaginons que l’on souhaite retrouver une photo montrant une mariée. Le logiciel procédera par raisonnements successifs : ‘ Les mariées portent souvent une robe
– Les mariées sont souvent prises en photo devant une église – Les mariées portent souvent une alliance ‘ pour trouver la bonne image.Plus élaboré encore, LifeNet consiste à relier plusieurs propositions qui peuvent sembler indépendantes : ‘ J’ai faim ‘, ‘ Il pleut dehors ‘, ‘ Je
n’ai pas beaucoup mangé ‘ pour représenter les réactions humaines et en déduire des prédictions et des projections. On pourrait ainsi imaginer qu’à partir de ‘ Je suis dans un cinéma ‘ et
‘ Le film commence ‘ un téléphone portable déduise ‘ Il faut couper le son de la sonnerie ‘.C’est cela le bon sens !* Rédacteur en chef délégué de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique mardi 5 juillet
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