Faut-il rabaisser l’expression ‘ TVHD ‘ au niveau d’un slogan commercial sous-entendant pour le public qualité d’image légèrement améliorée ? Peut-être, mais encore faudrait-il alors
que cela se sache et inventer une autre expression pour qualifier le vrai standard de télévision TVHD, celui qui affiche des images de 1080 lignes de 1920 pixels par ligne, soit une définition cinq fois supérieure à celle des images
625 lignes actuelles.La question mérite d’être posée aujourd’hui pour de nombreuses raisons. D’abord parce que le sigle TVHD est encore synonyme de haute qualité dans l’esprit du public initié, comme l’a été
l’expression ‘ hi-fi ‘, à une époque, pour le son.Or, des publicités pièges fleurissent avec ce slogan, les produits correspondants étant soit des écrans plats, parfois avec une qualité dégradée ?” un comble ?” du fait des 480 lignes affichées seulement, soit
des projecteurs et rétroprojecteurs affichant 720 lignes ou moins.La confusion est même entretenue dans le cas de certains projecteurs ‘ compatibles 1080 lignes ‘, c’est-à-dire capables de recevoir un signal vidéo 1080 lignes et de le transformer en
‘ basse ‘ résolution pour une projection classique.Faut-il donc sacrifier cette expression ‘ TVHD ‘ sur l’autel des publicités visant des ventes de court terme et créées par des importateurs de matériels vidéo ?
Des écrans à classer d’urgence en 4 catégories
La deuxième raison est le risque de provoquer non seulement une confusion mais une certaine aigreur de la part du public quand il découvrira qu’il a été trompé. Soyons réalistes : ce dont rêve le public en premier lieu
lorsqu’il pense ‘ nouveau téléviseur ‘, c’est à un écran plat. Pas à une meilleure définition.Tout simplement parce qu’il n’a jamais vu une vraie image TVHD et que personne ne lui a jamais expliqué ce que c’est. L’argument de vente ‘ écran plat ‘ devrait donc suffire. Si
l’acheteur découvre dans un magasin que l’écran plat 720 lignes a une meilleure image que l’écran 480 lignes, il ne se gênera pas pour calculer son meilleur rapport qualité-prix et le fournisseur de matériel haut de
gamme gagnera tout naturellement en image… et en marge.La troisième raison tient dans nos mauvais souvenirs et de mauvaises expériences : si le format 16/9 a mis autant de temps à prendre en Europe, c’est bien parce que l’amélioration de 50 % apportée à la surface de
l’image n’a pas été suffisante pour justifier le surcoût demandé.Une nouvelle génération de produits doit démultiplier le plaisir de regarder une image. 50 % de mieux, ce n’est pas suffisant ; 500 %, c’est une vraie rupture. Les Etats-Unis nous montrent aussi
l’exemple à ne pas suivre : le terme ‘ TVHD ‘ y est utilisé à tort et à travers, si bien que le public ne s’y retrouve plus… et qu’il préfère attendre plutôt que d’acheter quelque
chose auquel il ne comprend rien. Ou alors il achète au moins cher.Nous avons déjà, dans ces colonnes, constaté qu’il existait aujourd’hui quatre catégories d’écrans du seul point de vue de la définition. Tous, bien évidemment, avec des prix radicalement différents.Les écrans à définition standard (S) ; ceux capables de reproduire des images 720 lignes (catégorie 2, pour recevoir des émissions TVHD le plus économiquement possible, mais pas en pleine définition) ; ceux à
1 080 lignes ‘ dégradées ‘ (catégorie 3, pour recevoir des émissions TVHD de 1080 lignes mais avec des écrans à technologie aujourd’hui bridée à 1000 ou 1200 points par ligne, par exemple les
micromiroirs) ; et enfin les écrans TVHD pleine définition, de catégorie 4.L’électroménager a su créer plusieurs catégories de réfrigérateurs ou congélateurs (A,B,C…), classés suivant leurs performances en matière d’économie d’énergie, et le secteur s’en félicite :
lorsque le client paie plus cher, il sait pourquoi. Il est d’ailleurs à cette occasion tenté d’acheter du plus haut de gamme. Pourquoi l’industrie du téléviseur ne pourrait-elle pas suivre le même chemin ?* Rédacteur en chef d’ Electronique International Hebdo
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