A peine installé au ministère de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon a annoncé qu’il fallait relancer la réflexion sur la télévision numérique terrestre (TNT), qui doit permettre aux téléspectateurs d’accéder à trente-trois chaînes dès la fin de l’année.Selon lui, il faut avant tout ”
prendre la mesure du risque que le numérique terrestre fait courir à l’ensemble du dispositif des télévisions thématiques actuelles
“. En clair, le nouveau ministre plaide pour un gel temporaire du calendrier.Et pourtant, une étude sur la migration vers le numérique en Europe, menée par le Bureau d’informations et de prévisions économiques (Bipe), pour le compte de la Commission européenne, fait preuve d’un optimisme certain sur l’avenir de la TNT en France.
Peu de contraintes réglementaires
Les atouts de la France ? D’abord, un calendrier particulièrement favorable : la TNT arrivera sur le marché français à la fin de l’année, alors que les décodeurs vendus en grande distribution, à moins de 150 euros, s’apprêtent à inonder l’Europe. Mieux, les fêtes de fin d’année favoriseront les promotions sous la barre des 100 euros. Déjà HF Company a annoncé le lancement, par sa filiale Metronic, d’une ” zapbox ” pour 99 euros en fin d’année.Ensuite, parce que le législateur a eu la ” prudence ” de laisser aux futures chaînes le libre choix du modèle de distribution, payant ou gratuit. De même, elles pourront choisir les distributeurs, des acteurs déjà préexistants, qui gèreront les abonnements et la distribution des décodeurs. A l’inverse d’ITV Digital et Quiero TV, dont la faillite s’explique pour partie par le gouffre financier qu’ont représenté la création de marques ad hoc, et de réseaux de distribution.
Résoudre les confilts d’intérêts
Reste que le rapport épingle le risque de conflit d’intérêt pour certains candidats à la TNT qui font souvent partie de groupes de communication déjà impliqués dans la distribution par satellite et par câble ?” comme TF1-M6-TPS ou Lagardère-Canal+. La TNT repésenterait, pour ces derniers, à la fois une menace pour leur activité de distributeur et une opportunité pour celle de producteur de contenus.Du coup, le Bipe souhaite que s’instaure une réelle souplesse d’utilisation. Et de suggérer de déverticaliser la filière et “inventer la Pay TV sans abonnement “, sur le modèle du kiosque TV, avec des formules comme un abonnement de quinze jours ou de la vidéo à la demande.Enfin, le bureau appelle à la mise en place de ” politiques publiques incitatives “, faute de quoi il faudra attendre quinze à vingt ans pour que tous les foyers soient équipés.
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