Depuis le 15 février, le grand hall de la Cité des Sciences et de l’Industrie se métamorphose pour accueillir Poussières d’étoiles, un spectacle de Philippe Corbin, inspiré du livre du même nom de l’astrophysicien Hubert Reeves, qui présente la naissance de notre univers, du big bang à la formation de la Terre.Nulle âme qui vive dans cet opéra cosmique qui se déroule sans aucune intervention humaine visible. Même le déclenchement des escalators qui transportent les spectateurs est piloté par la régie, par ordinateur.De cette entreprise pharaonique coproduite avec L’Exposition internationale Seine-Saint-Denis 2004, on retiendra bien sûr les images géantes animées. Elles sont projetées sur plus de 2 000 m2 sur la voûte de l’édifice à l’aide de six projecteurs Pigis, qui envoient des images avec une qualité exceptionnelle à plus de 250 mètres de distance, et de deux projecteurs vidéo placés symétriquement par rapport à l’axe longitudinal du hall de la Cité.
Comment suggérer l’infiniment petit
“Pour créer les images, nous avons d’abord sélectionné dans des agences photo et sur Internet une cinquantaine de photos de l’espace, parmi lesquelles des images du satellite Hubble, que nous avons présentées à Hubert Reeves”, explique Marie-Jeanne Gauthé, à la tête de la société Light Motif qu’elle a fondée en 1987 avec Jean-Michel Jarre. “Pour donner une idée juste du phénomène, Hubert Reeves nous a expliqué comment on passait, sur un milliard d’années ou dix millions d’années, d’une phase à l’autre.”Des mots qu’il a fallu ensuite traduire en images : “Pour la partie animée, qu’a réalisée Fabrice Cerezales, les images sont liées à l’espace et à ce que nous a raconté Hubert Reeves. Pour les images fixes dont je me suis occupée, c’est un accompagnement et un décor souvent créés de toutes pièces pour apporter une autre dimension. Par exemple, suggérer l’idée de l’infiniment petit en utilisant des images sur des cellules ou sur des matières.”Mais, constatant que l’implantation des escalators au rez-de-chaussée impose de décaler et, surtout, d’incliner les projecteurs (qui ne peuvent donc projeter les images de manière orthogonale), Marie-Jeanne Gauthé et Fabrice Cerezales ont dû mettre au point une “déformeuse“, un outil logiciel capable d’étirer automatiquement toutes les images créées, et conçu à partir d’une modélisation très fine du plafond de la Cité, effectuée d’après un relevé photogrammétrique. “Ce n’est qu’après que j’ai pu travailler sur un beau petit rectangle bien sympathique. Sauf pour la séquence sur les nébuleuses, où mes images occupent toute la surface, j’ai ensuite masqué au noir deux ronds pour figurer les deux coupoles du plafond dans lesquelles Fabrice Cerezales allait introduire ses images de synthèse animées.”
L’intervention d’un “virtuose de la 3D“
Pour ces images de synthèse animées, Fabrice Cerezales fait appel à Romain Sosso, “un virtuose de la 3D” de 26 ans : “Nous nous sommes appliqués à recopier les images satellite prises par Hubble, à les créer en 3D avec les mêmes volumes et les mêmes couleurs mais en préparant toutes les couches nécessaires pour que je puisse ensuite les animer.” Le résultat est saisissant. “C’est mon rêve de mixer parfaitement ces deux techniques pour créer un nouveau vocabulaire pictural”, confie Marie-Jeanne Gauthé. Un autre “big bang” ?Informations pratiques
Location : 0892 69 70 72
Du mardi au samedi, à 21 heures en hiver, 22 heures en été
Tarif adultes : 20 euros
Tarif réduit : 15 euros
www.cite-sciences.fr
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