Si l’on comparait le développement de logiciels à une usine, la bibliothèque de composants serait le centre de stockage des pièces détachées. Et le bibliothécaire en serait le gardien. “Il est le garant de la qualité et de la disponibilité des composants, de leur cohérence et de leur pérennité, précise Alain Flamant, responsable qualité dans la société de services Genigraph. Il est responsable de l’entretien des composants et de leur connaissance.” Et, comme le constate Jérôme Mollimard, responsable technique chez Magic Software, “sa fonction est comparable à celle de l’administrateur de bases de données “. Suivant les entreprises, sa fonction peut rester embryonnaire et artisanale, ou être fermement installée et bien outillée. En général, elle dépend de la direction technique, d’autant que “l’évolution majeure (de celle-ci) consiste à centraliser la réutilisation “, explique Noël Mansot, directeur technique de la filiale i2net interactive de Masterline.
En charge de la gestion des connaissances
Par ailleurs, on distingue le bibliothécaire d’entreprise et celui de projet. Le premier assure, au sein de l’entreprise, la gestion des connaissances. Il supervise la mise à disposition et l’évolutivité des composants réutilisables, des modèles de conception et des frameworks. Son rôle consiste aussi et surtout à assurer la communication – l’information et la formation – autour de cette capitalisation des connaissances de manière à inciter les développeurs à réutiliser les composants. Un rôle d'” évangéliste ” du développement par composants, en quelque sorte. Le bibliothécaire de projet, pour sa part, assure au sein du projet la gestion du référentiel, incluant la mise en référence, la gestion, l’évolution et la mise à disposition des composants. Il est éventuellement associé au chef de projet pour gérer les composants utilisés dans le cadre de son projet. Lorsque tout est terminé, il récupère tous les composants réutilisables mis en évidence. Le fonctionnement de la bibliothèque dépend de la technologie utilisée. Ainsi, dans l’environnement COM de Microsoft, les composants s’enregistrent automatiquement dans le référentiel de développement au fur et à mesure qu’ils sont développés. Mais, de façon générale, aucun outil du marché n’est assez complet pour les gérer durant tout leur cycle de vie. Ainsi, si le référentiel est surtout dédié au développement, on utilise plutôt, pour l’exploitation, des outils de gestion de configuration. “Chaque fois que l’on passe d’une phase à une autre, il y a rupture de continuité, déplore Henri Peyret, directeur technique d’Euriware. Il est donc difficile d’avoir une vue globale d’un composant sur l’ensemble du cycle. Il faudrait pouvoir intégrer les grandes fonctions de gestion de configuration des logiciels, du matériel et des annuaires des utilisateurs, ainsi que de des déploiements. Les référentiels ne vont pas au bout de ces fonctions.”
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