Le B to C est mort. Et le commerce ? Et le protocole IP ? Les réponses à ces deux questions sont claires. Non et non. L’avis de décès du commerce par internet est pourtant diffusé partout. Mais alors, de quoi est-il mort ? Qui l’a tué ? À qui profite le crime ? Un vrai polar. Menons rapidement l’enquête sur cette mort annoncée. Et, d’ailleurs, de quoi est mort le B to C ? De précipitation, tout simplement ! Les géniteurs empressés de ces nombreux projets en sont devenus les “serial killer “. Ils ont “effacé” le B to C à sa naissance.
Plus qu’une marchandise, un service
Ils en avaient fait une star avant sa naissance, ils ont eu peur du monstre et de sa gestion, et ils ont préféré le déclarer mort-né. Ce petit avait pourtant du potentiel. Un médecin a-t-il d’ailleurs constaté le décès clinique ? Non. Certains affirment même qu’il est vivant, tel le petit “Aquarelle.com“ dont le fier papa, Henri de Maublanc, explique qu’il vendait des fleurs, et qu’il a voulu en vendre plus grâce au Minitel. Mais ce n’était pas très facile d’y mettre des bouquets en valeur, alors, quand internet est arrivé, Henri a tout compris. Il vendait apparemment des fleurs, mais, en fait, il vendait un service, celui de porter un message ?” plus joli car sous forme de fleurs ?” d’un émetteur à un récepteur. Il a compris que la numérisation, c’est-à-dire la capacité à répliquer à l’infini, à coût quasi nul, liée à la transmission quasi instantanée sur le réseau téléphonique, allaient lui permettre de multiplier les bouquets identiques dans tous ces points de fabrication, de pouvoir livrer le même bouquet à de nombreux destinataires différents, de savoir quand un bouquet serait livré, et de transmettre immédiatement cette information à l’émetteur. En somme, Aquarelle, c’est bien, mais Aquarelle.com, c’est mieux. Notamment pour son compte d’exploitation et sa valorisation.Mais au fait, à qui profite ce “faux crime” ? Les criminels sont ceux qui ont abandonné trop vite parce qu’ils avaient promis trop vite : les “incubateurs précoces” (les entrepreneurs, les investisseurs, les connaisseurs, etc.), qui ont eu “les yeux plus gros que le ventre” et sont programmés pour ne penser qu’à la conquête suivante, pas à celle qu’ils ont entre les mains, même s’ils tiennent “un coup en or “. Tous ne sont pourtant pas dans la même situation, notamment au niveau de leur “prise de pertes “.
Sur la photo des vainqueurs
La plupart des petits investisseurs sont déjà sortis, mais les plus gros campent sur leurs positions en attendant des jours meilleurs. Les entrepreneurs, en position de leader sur un marché naissant, attendent tranquillement que les choses se développent (le monopole a toujours été plus reposant que la compétition). Ceux qui peuvent attendre le moment où ils seront en mesure de bien valoriser leurs résultats, avec une concurrence quasi nulle, tireront une valorisation optimale de leur investissement et de leur travail.Nous aurons alors tous bonne conscience de savoir que ce sont les plus méritants qui obtiendront, de fait, les meilleurs résultats. Notre morale sera sauve, et les plus gros, les plus résistants, (et parfois les plus cyniques) pourront sourire sur la photo des vainqueurs. Le B to C n’est pas mort, il est juste devenu moins visible alors qu’il prend suffisamment de forces pour revenir dans la lumière, pendant que ces cousins (B to B, B to E, B to…) occupent alternativement le devant de la scène. Mais attention, ça va vite. Vous avez remarqué les 5 premiers millions de dollars de profit d’Amazon ?Internet progresse, le commerce mondial progresse, le marché s’ouvre, et ces facteurs annoncent un succès du B to C. Il n’y a pas d’autre alternative. La révolution est en marche, rapide, mais progressive et non immédiate comme tous l’avaient prédit. Alors le B to C est mort, vive le B to C ! Les courageux l’auront toujours su, et les opportunistes l’auront toujours dit. Je me sens un peu des deux aujourd’hui, pas vous ?* président dArbizon multimédia, conseil et investissement
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