Dernière évolution dans la famille Ethernet, le 10 Gbit/s devient une réalité. Le standard doit être ratifié d’ici peu. Et, comme souvent, les constructeurs n’attendent pas sa validation définitive : les premiers commutateurs et routeurs 10 Gigabit Ethernet sont disponibles depuis la fin 2001. “Les besoins se feront d’abord sentir dans les c?”urs de réseau. Et comme il faudra bien entre six et douze mois avant que les entreprises ne songent à équiper leurs serveurs de 10 Gbit/s, nous prévoyons une disponibilité des cartes à 10 Gigabit Ethernet pour la fin 2003 “, affirme Kenny Tam, vice-président des services techniques chez Syskonnect. Le 10 Gigabit Ethernet servira sur les campus, dans le c?”ur de réseau ; dans les bâtiments, pour fédérer des segments Gigabit Ethernet ; dans les centres de données, pour connecter serveurs et commutateur ; ou comme technologie d’interconnexion pour des clusters de serveurs.L’exemple de l’USC-ISI (Information Sciences Institute, de l’université de Californie du Sud) en est l’illustration parfaite. L’institut compte trois cents personnes, principalement des chercheurs, et son réseau comporte environ un millier de n?”uds. “Les postes de travail sont fédérés par du Gigabit Ethernet. La plupart disposent de connexions à 100 Mbit/s, mais environ vingt-cinq d’entre eux sont déjà équipés de cartes Gigabit Ethernet. Et les demandes pour passer à 1 Gbit/s sont de plus en plus nombreuses. Par ailleurs, un cluster Linux de seize n?”uds est connecté en Gigabit Ethernet”, indique Richard Nelson, directeur informatique à l’ISI. “Si chaque poste Gigabit Ethernet consomme entre 200 et 300 Mbit/s, le fédérateur à 1 Gbit/s sera rapidement surchargé. Les clusters, eux, sont capables de saturer un lien à 1 Gbit/s.”
De nouvelles possibilités pour l’informatique distribuée
Les liens Gigabit Ethernet sont donc agrégés dans un commutateur Foundry BigIron 4000, relié à 10 Gbit/s au routeur de c?”ur de réseau via un lien en fibre optique monomode à 1 310 nm. “Nous utilisons de la fibre monomode même sur courte distance, car les interfaces multimodes n’étaient pas disponibles au moment de l’achat. Ce n’était pas gênant, car nous avions déjà des interfaces monomodes. Et, puisque nous pouvions atteindre de plus grandes distances, nous avons testé le matériel sur un lien avec un autre bâtiment situé à 400 mètres “, explique Richard Nelson. Pour ce qui est des applications futures, “le 10 Gigabit Ethernet ouvre de nouvelles possibilités dans le cadre de travaux sur l’informatique distribuée “, affirme Richard Nelson. C’est aussi le cas au Cern (Centre européen pour la recherche nucléaire), où le projet d’un nouvel accélérateur de particules implique l’utilisation de quinze mille processeurs en grappe, connectés à 1 Gbit/s à des dispositifs de stockage magnétiques, eux-mêmes reliés via un c?”ur de commutation à 10 Gbit/s. Le Cern attend la disponibilité du matériel d’Enterasys pour réaliser des tests.Enfin, comme l’Ethernet à plus bas débit, le 10 Gigabit ne se cantonne pas au réseau local. L’ISI, placé sur un site excentré, est relié au campus principal de l’université par un lien à 1 Gbit/s d’une trentaine de kilomètres. “Nous sommes prêts à mettre en place du 10 Gigabit à 1 550 nm “, affirme Richard Nelson. L’université envisage également de se connecter à un hôtel internet dans le centre de Los Angeles avec un lien à 10 Gbit/s.
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