Le tandem formé par Robert Louis-Dreyfus et Jacques Veyrat est sur le point d’ajouter un nouveau trophée à son tableau de chasse dans les télécoms françaises. Le président et le directeur général de LD Com ont, semble-t-il, réussi à convaincre Telecom Italia de leur céder sa filiale française, 9 Telecom.L’opération aurait été conclue vendredi dernier et serait rendue publique en fin de semaine, après que le comité d’entreprise de 9 Telecom en aura pris connaissance jeudi prochain.Cela faisait plusieurs mois que l’opérateur historique italien avait annoncé sa volonté de céder sa filiale. Celle-ci représente un foyer de pertes important, avec un résultat négatif de 180 millions d’euros en 2000 et de 296 millions en 2001, quoique le chiffre d’affaires ait doublé dans le même temps, passant de 95 millions d’euros à 183 millions.La seule activité bénéficiaire de 9 Telecom est la branche entreprise, avec 22 000 clients annoncés, dont une soixantaine de grands comptes. La voix et l’Internet restant des activités en développement encore loin de l’équilibre.Dans ces conditions, le rachat de 9 Telecom par LDCom s’apparente davantage à une reprise d’entreprise, même si le dépôt de bilan n’a pas été prononcé. Rien d’étonnant donc à ce que l’opération entre Telecom Italia et l’opérateur français ait été compliquée à mettre en place.
50 millions d’euros pour financer le plan social envisagé
Selon nos informations, l’opérateur italien s’est engagé à annuler les 500 millions d’euros de dettes que sa filiale avait contractées auprès de lui. De plus, Telecom Italia apporterait 200 millions d’euros, dont 150 millions pour payer les dettes de 9 Telecom auprès des fournisseurs. Le solde, soit 50 millions d’euros, pourrait financer le plan social envisagé par le repreneur.En échange, LDCom cèderait 6,5 % de son capital, valorisé à 60 millions d’euros, et annoncerait sans doute une augmentation de capital d’une centaine de millions d’euros pour soutenir le redressement de 9 Telecom.Plusieurs questions restent sans réponses. Quelle sera l’ampleur du plan de licenciement ? Jet Multimedia, acquis au prix fort de 890 millions d’euros, fait-il partie de l’opération ?Enfin, comment LDCom compte-t-il trouver l’équilibre après sa boulimie d’acquisitions d’entreprises de télécommunications, qui affichent toutes des résultats négatifs ? Même soutenu par un groupe aux 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, lopérateur, désormais numéro 2 français, devra rapidement se trouver une stratégie de consolidation efficace.
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