Depuis l’année dernière, grâce à une modification du Code général des collectivités territoriales, les opérateurs télécoms peuvent mettre en place des infrastructures de fibre optique non activée, ou ” noire “. Ce, à condition de constater une carence en matière de services ou de réseaux de télécommunications haut débit.Malgré le flou qui entoure cette procédure, le Sipperec (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication) a mandaté l’an dernier une commission d’experts pour évaluer ladite carence pour la Petite Couronne.Elle a conclu que ce problème existait bien, malgré la présence de France Télécom, en matière de ” prix abordables ” et d'” exigences techniques et de qualité “.A l’issue d’un appel d’offres, le Sipperec a retenu le dossier de LDcable, filiale du groupe Louis Dreyfus. Elle a devancé Telcité (RATP)-Caisse des dépôts et consignations. Sirti et Trading Com ont jeté l’éponge en cours d’appel d’offres.LDcable a obtenu une concession d’une durée de 18 ans. Il s’est engagé à construire en douze mois le réseau, baptisé Irisé, d’une longueur de 276 kilomètres.Le réseau arrosera les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Les 80 communes dans lesquelles l’infrastructure sera déployée représentent 3 millions d’habitants et quelque 200 000 entreprises.
Le réseau sera ouvert aux opérateurs de services
LDcable investira dans un premier temps environ 190 millions de francs dans le réseau. Le concessionnaire ouvrira ensuite, commercialement, l’infrastructure aux opérateurs de services, en louant la fibre nue pour des durées de 1, 3, 5, 10 et 15 ans.Selon LDcable, cette concession lui permettra de diviser par trois les coûts et le temps de déploiement du réseau. De là à décourager les initiatives d’autres opérateurs d’infrastructures et suspecter le Sipperec de vouloir asseoir son pouvoir dans la périphérie de Paris, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi à mots couverts.Jean-Marc Proust, chargé de mission au Sipperec, précise que ” sans notre initiative, la fibre optique des opérateurs aurait visé en premier lieu les zones les plus rentables, et aurait ignoré par exemple le Val-de-Marne, ce qui n’est pas notre cas. Notre but est de faire venir le haut débit. Et puis, si les opérateurs avaient pris des initiatives, nous naurions pas dû mettre en place cette infrastructure “.
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