Le directeur des systèmes d’information est-il en train de gagner ses lettres de noblesse pour accéder aux plus hautes fonctions, ou constitue-t-il une espèce en voie de disparition ? Ce sujet est de plus en plus
d’actualité. Jusqu’à présent, personne n’avait réellement remis en cause la légitimité de la fonction. On dénombrait suffisamment de dossiers brûlants à traiter dans l’entreprise : an 2000, mise en place des PGI,
passage à l’euro…Les directions générales étaient bien contentes de trouver quelqu’un de sérieux et de compétent pour s’en occuper. Ce poste n’était pas une sinécure. Charge de travail pharaonique et pression énorme étaient son pain
quotidien. L’intitulé de la fonction a évolué, mais ces changements terminologiques ne sont que le reflet d’une prise de conscience des enjeux.On est passé d’un titre centré sur la technologie, à savoir le traditionnel directeur informatique (DI), à un titre lié à la gestion de l’information : le DSI. Du coup, on peut se demander si un titre de directeur de
technologie reste justifié dans l’organisation.Avons-nous encore dans nos entreprises des directeurs ‘ électricité ‘, ‘ électronique ‘, ‘ mécanique ‘, ou encore ‘ automatismes ‘ ? Au mieux, ce sont désormais des
‘ responsables ‘… S’ils existent encore, ils ne sont pas ?” ou plus ?” au premier plan.Certes, on n’a jamais autant utilisé toutes ces ressources et toutes ces énergies. Mais après une courbe d’apprentissage normale, la discipline arrive à maturité, et sa maîtrise permet son industrialisation. Des sociétés
spécialisées, de plus en plus importantes, en assurent aujourd’hui le développement, la commercialisation et la maintenance.A terme, il n’en sera vraisemblablement pas autrement pour les technologies de l’information et de la communication. Est-ce pour autant la fin du ‘ directeur informatique ‘, tel qu’on l’entendait au
sens classique ?Au sein de l’entreprise, oui, sans doute. Néanmoins, de belles opportunités s’ouvrent à lui. S’il est avant tout attiré par la technologie et les services, le DI doit au plus vite rejoindre l’industrie
informatique et télécoms. Il a de fortes chances d’y faire une belle carrière.Sinon, et s’il possède quelques velléités entrepreneuriales, il peut aussi créer sa propre structure et devenir chef d’entreprise. De son côté, le DSI du futur se sera affranchi des principaux problèmes opérationnels en
externalisant tout ou partie de ses activités. Le cas échéant, il aura nommé un responsable technique chargé de gérer les prestataires.Bénéficiant de plus de temps pour la stratégie, il axera son effort sur des problématiques liées au système d’information. Il en élaborera un véritable schéma directeur, animera des groupes de réingénierie des processus
informationnels et, finalement, dessinera avec ses collègues l’entreprise de demain…La liste n’est pas close. Les enjeux étant de taille, il n’aura aucun mal à intéresser sa direction générale. Néanmoins, l’attrait et le potentiel de cette fonction risquent fort d’attirer de nombreux
prétendants. C’est pourquoi le DSI du futur n’est pas forcément celui que l’on croit !* Christophe Legrenzi, PDG d’Acadys France, société de conseil en organisation, a commencé sa carrière comme chef de projet chez le chimiste allemand BASF. Spécialiste de la R&D, il a également créé le centre de
recherche d’Acadys.
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