De la même manière que le PC a, contre toute attente, sérieusement concurrencé les machines Unix, on pouvait s’attendre à un nouveau type d’appareil qui, à terme, concurrence le PC. Le tandem téléphone cellulaire-PDA pourrait bien être ce concurrent. Le WAP (Wireless Application Protocol) a pour but de créer un nouveau type d’utilisateur Internet : le consommateur qui préfère utiliser un mobile plutôt qu’un ordinateur. Le téléphone portable a créé le besoin de pouvoir joindre et être joint n’importe où, n’importe quand.
Le téléphone WAP crée le besoin de recevoir l’information pertinente en temps réel, n’importe où, n’importe quand. Il se peut qu’il crée également le besoin d’utiliser une application bureautique n’importe où, n’importe quand. Et c’est là que le PDA intervient et offre au mobile le minimum d’interface graphique vitale, tout en restant suffisamment petit. Car si personne ne se promène systématiquement avec un ordinateur portable, avoir toujours sur soi son téléphone cellulaire et son PDA est beaucoup plus envisageable.
Il existe à ce sujet trois besoins de taille pour les appareils informatiques : portable (taille d’un PDA) ; transportable, pour les voyages (taille d’un laptop) ; et sédentaire, pour le confort d’un écran 21 pouces.
Etant donné que l’utilisateur ne voudra pas avoir trois machines différentes, on peut imaginer que le PDA pourra, à terme, concurrencer l’ordinateur portable. Car il n’est pas nécessaire d’égaler les possibilités du PC. L’important est de fournir les fonctionnalités suffisantes pour remplir la plupart des besoins du marché. L’utilisateur bureautique n’a en effet nullement besoin du Pentium dernier cri, ni d’utiliser le dixième des possibilités de son traitement de texte. A contrario, il serait fort intéressé par un appareil qui ne plante pas, ni ne demande plusieurs minutes pour se mettre en route.
La principale limite des PDA et des téléphones cellulaires n’est ainsi pas la puissance, mais la taille de l’écran et la facilité de saisie. Le traitement de texte, qui nécessite largement ces deux ressources, reste ancré à l’ordinateur personnel. Mais toutes les applications bureautiques ne sont pas dans ce cas de figure. Par exemple, Microsoft Outlook trouve déjà son équivalent en version Web. Cette dernière n’offre peut-être pas toutes les fonctionnalités d’Outlook, mais elle en fournit suffisamment pour satisfaire les besoins de l’utilisateur moyen. Et si, demain, le PDA fournit une ” dockstation ” offrant un écran et un clavier de tailles raisonnables, il deviendra pertinent de l’utiliser pour de nombreuses applications actuellement réservées au PC.
Les fabricants de portables PC vont-ils réagir ? Difficile à prédire, car cela impliquerait qu’ils vendent des machines n’offrant pas les confortables marges auxquelles les laptops les ont habitués. De plus, à l’heure actuelle, leurs clients demandent des portables plus puissants et plus petits, et non des PDA. Sauf que si, demain, ils changent brusquement d’avis, s’apercevant que les nouvelles fonctionnalités de ce dernier répondent parfaitement à leurs besoins, il sera trop tard.
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