Le choix de standards technologiques pour le paiement à distance sécurisé fait l’objet d’une farouche bataille commerciale.
La peur de donner son numéro de carte bancaire en ligne sert en effet les intérêts des partisans de la solution du lecteur de carte à puce individuel. Le Groupement cartes bancaires invite même les internautes à ne plus rien acheter sur le Web jusqu’à ce que ces lecteurs arrivent sur le marché, au risque d’entretenir une réelle confusion dans l’esprit des consommateurs. C’est aussi une façon de maintenir le monopole de la puce sur le marché des transactions commerciales. Car tous les pays ne se sont pas convertis à la carte à puce, en particulier les Etats-Unis. Cette invention française, qui se targue d’offrir aux cartes bancaires un niveau de sécurité sans pareil, pourrait connaître sa consécration si elle s’imposait au commerce électronique. Enfin, le choix du support pour ce lecteur de CB (mobile, ordinateur, téléviseur, terminal Internet, etc. ) cache aussi des enjeux commerciaux importants. Voici un aperçu des solutions qui devraient, sous peu, faire irruption dans notre quotidien.
Peut-on se fier aux labels ? Face à la prolifération des sites marchands, des tentatives pour instaurer des labels de qualité fleurissent un peu partout sur la Toile. C’est sans doute une voie d’avenir, sachant que le terme ” label ” est défini assez précisément par le Code de la consommation. Mais il n’existe pour le moment aucun label officiel, reconnu à la fois par les professionnels et les pouvoirs publics. Le projet le plus abouti, et sans doute aujourd’hui le plus fiable, L@belsite, a été lancé par la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad) et la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Pour être labellisés, les sites candidats s’engagent à respecter vingt-sept clauses qui régissent la vente à distance : informations détaillées sur l’offre, sécurité du système de paiement, protection des données personnelles, etc. Toute infraction signalée entraîne le retrait du label. Sur le site www.labelsite.org les internautes peuvent consulter la liste des sites agréés.
Payer avec son téléphone mobile Avec l’été, le téléphone portable devrait encore s’enrichir d’une nouvelle fonction.
Payer depuis son téléphone mobile devrait être très bientôt possible. Les trois opérateurs nationaux (Itinéris, SFR et Bouygues Télécom) travaillent avec les fabricants de téléphones, les banques et les entreprises de vente à distance pour mettre sur pied un nouveau standard de paiement par carte bancaire. Le consommateur pourra effectuer ses achats depuis son téléphone mobile en passant par le service de son choix : téléphone, Minitel, Internet, WAP. Au moment de valider son achat, il lui suffira de donner son numéro de portable au commerçant. Un minimessage (SMS) lui sera alors envoyé pour lancer la procédure. Le montant de l’achat s’affichera et le client n’aura plus qu’à introduire sa carte bancaire dans son téléphone mobile, puis à composer son code secret à quatre chiffres. Comme pour les terminaux de paiement classique, la vérification du code s’effectuera dans l’appareil lui-même. Un nouveau SMS sera alors envoyé vers la banque du commerçant pour lui confirmer que le code tapé correspond bien à celui de la carte. Itinéris sera le premier à commercialiser, en juin, un téléphone Motorola (Timeport bibande) doté d’un lecteur de carte bancaire. Ses deux concurrents devraient suivre dans la foulée. Heureusement, le standard sera commun et les commerçants à distance pourront accepter ce type de règlement quel que soit l’opérateur choisi.
Régler les achats depuis son ordinateur Ce petit lecteur se raccorde sur l’ordinateur via le port série ou USB.
C’est la solution défendue par le consortium Cyber-Comm, qui rassemble les principales banques françaises, le GIE-carte bancaire, Visa et certains industriels (France Télécom, Gemplus, Alcatel, Bull, etc. ). Il s’agit d’un lecteur de cartes bancaires à raccorder sur son ordinateur, via le port série ou le port USB. Afin de toucher un maximum de foyers équipés de micros, la configuration requise n’est pas très élevée : un PC équipé d’un processeur Pentium avec lecteur de CD-ROM, Windows 95 ou Windows 98, Internet Explorer 4. 0 ou Netscape 4. 0 (la version pour Macintosh sera disponible en juin). Après le branchement, il suffit d’installer un logiciel de configuration. Le lecteur fonctionne avec tout type de connexion Internet : modem classique, câble, ADSL, réseau et accepte toutes les cartes bancaires à puce. La procédure de paiement est identique à celle d’un terminal : le code est vérifié localement par le boîtier et ne transite pas par le réseau. Les informations transmises sont pour leur part sécurisées et gérées par les banques. A partir du mois d’avril, 40 000 lecteurs seront mis en circulation : 20 000 distribués par les banques, qui choisiront les clients quelles souhaitent équiper ; 20 000 diffusés par des fournisseurs d’accès à Internet, qui l’incluront dans leurs offres d’abonnement, ou par des sites marchands, qui l’offriront en cadeau de bienvenue. Certains fabricants de PC pourraient aussi intégrer le lecteur dans le clavier. Une commercialisation au détail est également à l’étude, pour un prix public d’environ 400 francs.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp .